Author: | Louis-Charles Fougeret de Monbron | ISBN: | 1230001358131 |
Publisher: | HF | Publication: | September 24, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis-Charles Fougeret de Monbron |
ISBN: | 1230001358131 |
Publisher: | HF |
Publication: | September 24, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait : L' UNIVERS est une espece de livre, dont on n’a lu que la premiere page quand on n’a vu que son Pays. J’en ai feuilleté un assez grand nombre, que j’ai trouvé presqu’également mauvaises. Cet examen ne m’a point été infructueux. Je haïssois ma Patrie. Toutes les impertinences des Peuples divers parmi lesquels j’ai vécu, m’ont réconcilié avec elle. Quand je n’aurois tiré d’autre bénéfice de mes voyages que celui-là, je n’en regretterois ni les fraix ni les fatigues.
Chassé autrefois de Paris par l’ennui & la préoccupation, je conçus le desir de visiter les Habitants de la Grande-Bretagne, dont quelques bilieux enthousiastes m’avoient conté des merveilles. Je croyois trouver dans cette Isle fameuse, non-seulement l’homme de Diogene, mais y en trouver par millions. J’arrivai à Londres enivré de ce doux espoir. Tout m’y parut au premier coup d’œil infiniment au-dessus de l’idée qu’on m’en avoit donnée. Chaque Anglois étoit pour moi une divinité. Ses actions, ses démarches les plus indifférentes, me sembloient toutes dirigées par le bon sens & la droite raison. S’il ouvroit la bouche pour parler, quoique je n’entendisse pas un mot de ce qu’il disoit, j’étois dans une admiration qui ne se peut exprimer.
Ce livre est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait : L' UNIVERS est une espece de livre, dont on n’a lu que la premiere page quand on n’a vu que son Pays. J’en ai feuilleté un assez grand nombre, que j’ai trouvé presqu’également mauvaises. Cet examen ne m’a point été infructueux. Je haïssois ma Patrie. Toutes les impertinences des Peuples divers parmi lesquels j’ai vécu, m’ont réconcilié avec elle. Quand je n’aurois tiré d’autre bénéfice de mes voyages que celui-là, je n’en regretterois ni les fraix ni les fatigues.
Chassé autrefois de Paris par l’ennui & la préoccupation, je conçus le desir de visiter les Habitants de la Grande-Bretagne, dont quelques bilieux enthousiastes m’avoient conté des merveilles. Je croyois trouver dans cette Isle fameuse, non-seulement l’homme de Diogene, mais y en trouver par millions. J’arrivai à Londres enivré de ce doux espoir. Tout m’y parut au premier coup d’œil infiniment au-dessus de l’idée qu’on m’en avoit donnée. Chaque Anglois étoit pour moi une divinité. Ses actions, ses démarches les plus indifférentes, me sembloient toutes dirigées par le bon sens & la droite raison. S’il ouvroit la bouche pour parler, quoique je n’entendisse pas un mot de ce qu’il disoit, j’étois dans une admiration qui ne se peut exprimer.