Author: | Pierre Alexis Ponson du Terrail | ISBN: | 1230003272541 |
Publisher: | E. Dentu (Paris): 1865 | Publication: | June 11, 2019 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre Alexis Ponson du Terrail |
ISBN: | 1230003272541 |
Publisher: | E. Dentu (Paris): 1865 |
Publication: | June 11, 2019 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: Quel dommage, Monsieur le comte, de voyager ainsi depuis quinze jours au milieu d’un si beau pays de chasse, sans avoir pu seulement découpler et faire le bois une fois.
— Mon vieux Bouquin, la guerre a des exigences impérieuses ; quand nous aurons battu les Impériaux assez vertement pour leur dicter, un traité de paix, nous demanderons un congé et nous reviendrons à Pouzauges, où le cerf et le sanglier abondent assez dans nos environs pour tenir nos équipages en haleine toute l’année.
— Ceci est fort bien dit et bien pensé, Monsieur le comte, répondit Bouquin d’un ton grondeur ; mais ce n’était vraiment pas la peine de faire faire à vos chiens huit cents lieues, pour les traîner jour et nuit couplés et la queue basse, à la suite d’un fourgon de campagne. Depuis mon arrivée, nous n’avons fait que cela. A chaque instant nous entrons sous le couvert, nous traversons un taillis, nous débouchons dans une plaine de dix lieues où la bête serait en vue tout le temps, partout nous apercevons, ici une défense de ragot, là un bois de dix-cors, plus loin une queue de bouquetin — les chiens hurlent, ma trompe danse toute seule sur mon épaule, j’ai des fanfares, et des lancers, et des bien-aller, et des hallali dans les oreilles… rien ! nous continuons à marcher à la tête de ces dragons stupides qui haussent les épaules, les ignorants et les profanes ! à la vue de nos meilleurs chiens de Vendée et de nos plus beaux céris de Saintonge !
Et Bouquin, qui, nos lecteurs l’ont deviné, était un vieux piqueur plein de feu et de courage cynégétique, malgré ses soixante hivers révolus depuis la dernière fête du grand saint Hubert, Bouquin, cette tirade débitée sur un ton de mauvaise humeur, rentra dans son majestueux silence et jeta un regard pétri d’un dédain suprême à la compagnie de dragons qui chevauchait derrière son chef, le comte de Main-Hardye, capitaine de dragons et commandant une arrière-garde de cavalerie qui s’en allait rejoindre, à travers les steppes et les forêts immenses de la Bohême, un corps d’armée française sous les ordres du maréchal de Belle-Isle, lequel était campé devant Prague. Le comte était un jeune homme de vingt-huit à trente ans, beau garçon, léger, brave jusqu’à la témérité, aventureux jusqu’à la folie, et doué, au degré suprême, de cette noble passion de la chasse qui déjà bien qu’on ne fût alors qu’en 1750, commençait à s’éteindre chez beaucoup de gentilshommes, admirablement située cependant, mais que la guerre et le plus souvent encore les intrigues de cour, éloignaient presque toute l’année de leurs terres. Le comte chassait régulièrement tous les jours pendant les six mois de congé annuels qu’il demandait au roi, et durant les six autres, il trouvait le moyen encore de courre une ou deux fois par semaine, soit à Saint-Germain et à Compiègne, aux grandes chasses de sa majesté ; soit à Chantilly, chez le prince de Condé, ou à Sceaux, chez M. le duc.
Le Castel du Diable
I.
II.
I. — L’ANNEAU DE FER DU PASSÉ.
II. — LA LUTTE.
III. — LE SALON.
IV. — LE TROU DE SATAN.
V. — L’OFFICIER DE SPAHIS.
VI. — MASQUES ET VISAGES.
VII. — LE TROU DE SATAN.
VIII.
IX. — L’ÉTINCELLE.
X. — UN AUTEUR DRAMATIQUE.
XI. — LE SOUPÇON.
XII.
XIII. — L’AMBASSADEUR.
I. — LE PIQUEUR SONNE-TOUJOURS.
II.
III.
Extrait: Quel dommage, Monsieur le comte, de voyager ainsi depuis quinze jours au milieu d’un si beau pays de chasse, sans avoir pu seulement découpler et faire le bois une fois.
— Mon vieux Bouquin, la guerre a des exigences impérieuses ; quand nous aurons battu les Impériaux assez vertement pour leur dicter, un traité de paix, nous demanderons un congé et nous reviendrons à Pouzauges, où le cerf et le sanglier abondent assez dans nos environs pour tenir nos équipages en haleine toute l’année.
— Ceci est fort bien dit et bien pensé, Monsieur le comte, répondit Bouquin d’un ton grondeur ; mais ce n’était vraiment pas la peine de faire faire à vos chiens huit cents lieues, pour les traîner jour et nuit couplés et la queue basse, à la suite d’un fourgon de campagne. Depuis mon arrivée, nous n’avons fait que cela. A chaque instant nous entrons sous le couvert, nous traversons un taillis, nous débouchons dans une plaine de dix lieues où la bête serait en vue tout le temps, partout nous apercevons, ici une défense de ragot, là un bois de dix-cors, plus loin une queue de bouquetin — les chiens hurlent, ma trompe danse toute seule sur mon épaule, j’ai des fanfares, et des lancers, et des bien-aller, et des hallali dans les oreilles… rien ! nous continuons à marcher à la tête de ces dragons stupides qui haussent les épaules, les ignorants et les profanes ! à la vue de nos meilleurs chiens de Vendée et de nos plus beaux céris de Saintonge !
Et Bouquin, qui, nos lecteurs l’ont deviné, était un vieux piqueur plein de feu et de courage cynégétique, malgré ses soixante hivers révolus depuis la dernière fête du grand saint Hubert, Bouquin, cette tirade débitée sur un ton de mauvaise humeur, rentra dans son majestueux silence et jeta un regard pétri d’un dédain suprême à la compagnie de dragons qui chevauchait derrière son chef, le comte de Main-Hardye, capitaine de dragons et commandant une arrière-garde de cavalerie qui s’en allait rejoindre, à travers les steppes et les forêts immenses de la Bohême, un corps d’armée française sous les ordres du maréchal de Belle-Isle, lequel était campé devant Prague. Le comte était un jeune homme de vingt-huit à trente ans, beau garçon, léger, brave jusqu’à la témérité, aventureux jusqu’à la folie, et doué, au degré suprême, de cette noble passion de la chasse qui déjà bien qu’on ne fût alors qu’en 1750, commençait à s’éteindre chez beaucoup de gentilshommes, admirablement située cependant, mais que la guerre et le plus souvent encore les intrigues de cour, éloignaient presque toute l’année de leurs terres. Le comte chassait régulièrement tous les jours pendant les six mois de congé annuels qu’il demandait au roi, et durant les six autres, il trouvait le moyen encore de courre une ou deux fois par semaine, soit à Saint-Germain et à Compiègne, aux grandes chasses de sa majesté ; soit à Chantilly, chez le prince de Condé, ou à Sceaux, chez M. le duc.
Le Castel du Diable
I.
II.
I. — L’ANNEAU DE FER DU PASSÉ.
II. — LA LUTTE.
III. — LE SALON.
IV. — LE TROU DE SATAN.
V. — L’OFFICIER DE SPAHIS.
VI. — MASQUES ET VISAGES.
VII. — LE TROU DE SATAN.
VIII.
IX. — L’ÉTINCELLE.
X. — UN AUTEUR DRAMATIQUE.
XI. — LE SOUPÇON.
XII.
XIII. — L’AMBASSADEUR.
I. — LE PIQUEUR SONNE-TOUJOURS.
II.
III.