Le Capitaine Aréna

Nonfiction, History, Italy, Travel, Europe
Cover of the book Le Capitaine Aréna by Alexandre Dumas, Consumer Oriented Ebooks Publisher
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Author: Alexandre Dumas ISBN: 1230000673471
Publisher: Consumer Oriented Ebooks Publisher Publication: September 20, 2015
Imprint: Language: French
Author: Alexandre Dumas
ISBN: 1230000673471
Publisher: Consumer Oriented Ebooks Publisher
Publication: September 20, 2015
Imprint:
Language: French

A neuf heures du matin le capitaine Aréna vint nous prévenir que notre
bâtiment était pręt et n'attendait plus que nous pour mettre ŕ la
voile. Nous quittâmes aussitôt l'hôtel, et nous nous rendîmes sur le
port.

La veille, nous avions été visiter la maison des fous: qu'on
nous permette de jeter un regard en arričre sur ce magnifique
établissement.

La _Casa dei Matti_ jouit non-seulement d'une immense réputation en
Sicile et en Italie, mais encore par tout le reste de l'Europe. Un
seigneur sicilien qui avait visité plusieurs établissements de ce
genre, révolté de la façon dont les malheureux malades y étaient
traités, résolut de consacrer son palais, sa fortune et sa vie ŕ la
guérison des aliénés. Beaucoup de gens prétendirent que le baron
Pisani était aussi fou que les autres, mais sa folie ŕ lui était au
moins une folie sublime.

Le baron Pisani était riche, il avait une magnifique villa, il était
âgé de trente-cinq ans ŕ peine; il fit le sacrifice de sa jeunesse, de
son palais, de sa fortune. Sa vie devint celle d'un garde-malade, son
palais fut échangé contre un appartement de quatre ou cinq chambres,
et de toute sa fortune il ne se réserva que six mille livres de rente.

Ce fut lui-męme qui voulut bien se charger de nous faire les honneurs
de son établissement. Il avait choisi pour cette visite le dimanche,
qui est un jour de fęte pour ses administrés. Nous nous arrętâmes
devant une maison de fort belle apparence, qui n'avait que ceci de
particulier, que toutes les fenętres en étaient grillées, mais encore
fallait-il ętre prévenu pour s'en apercevoir. Ces grillages travaillés
et peints représentaient, les uns des ceps de vignes chargés de
raisins, les autres des convolvuli aux longues feuilles et aux
clochettes bleues; tout cela perdu dans des fleurs et des fruits
naturels qu'au toucher seulement on pouvait distinguer des fleurs et
des fruits peints.

La porte nous fut ouverte par un concierge en habit ordinaire;
seulement au lieu de l'attirail obligé d'un gardien de fous, armé
ordinairement d'un bâton et orné d'un trousseau de clefs, il avait un
bouquet au côté et une flűte ŕ la main. En entrant le baron Pisani lui
demanda comment les choses allaient; il répondit que tout allait bien.

La premičre personne que nous rencontrâmes dans le corridor fut
une espčce de commissionnaire qui portait une charge de bois. En
apercevant M. Pisani, il vint ŕ lui, et, posant sa charge de bois ŕ
terre, il lui prit en souriant sa main, qu'il baisa. Le baron lui
demanda pourquoi il n'était pas dans le jardin ŕ s'amuser avec les
autres; mais il lui répondit que, comme l'hiver approchait, il pensait
qu'il n'avait pas de temps ŕ perdre pour descendre le bois du grenier
ŕ la cave. Le baron l'encouragea dans cette bonne disposition, et le
commissionnaire reprit ses fagots et continua sa route.

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A neuf heures du matin le capitaine Aréna vint nous prévenir que notre
bâtiment était pręt et n'attendait plus que nous pour mettre ŕ la
voile. Nous quittâmes aussitôt l'hôtel, et nous nous rendîmes sur le
port.

La veille, nous avions été visiter la maison des fous: qu'on
nous permette de jeter un regard en arričre sur ce magnifique
établissement.

La _Casa dei Matti_ jouit non-seulement d'une immense réputation en
Sicile et en Italie, mais encore par tout le reste de l'Europe. Un
seigneur sicilien qui avait visité plusieurs établissements de ce
genre, révolté de la façon dont les malheureux malades y étaient
traités, résolut de consacrer son palais, sa fortune et sa vie ŕ la
guérison des aliénés. Beaucoup de gens prétendirent que le baron
Pisani était aussi fou que les autres, mais sa folie ŕ lui était au
moins une folie sublime.

Le baron Pisani était riche, il avait une magnifique villa, il était
âgé de trente-cinq ans ŕ peine; il fit le sacrifice de sa jeunesse, de
son palais, de sa fortune. Sa vie devint celle d'un garde-malade, son
palais fut échangé contre un appartement de quatre ou cinq chambres,
et de toute sa fortune il ne se réserva que six mille livres de rente.

Ce fut lui-męme qui voulut bien se charger de nous faire les honneurs
de son établissement. Il avait choisi pour cette visite le dimanche,
qui est un jour de fęte pour ses administrés. Nous nous arrętâmes
devant une maison de fort belle apparence, qui n'avait que ceci de
particulier, que toutes les fenętres en étaient grillées, mais encore
fallait-il ętre prévenu pour s'en apercevoir. Ces grillages travaillés
et peints représentaient, les uns des ceps de vignes chargés de
raisins, les autres des convolvuli aux longues feuilles et aux
clochettes bleues; tout cela perdu dans des fleurs et des fruits
naturels qu'au toucher seulement on pouvait distinguer des fleurs et
des fruits peints.

La porte nous fut ouverte par un concierge en habit ordinaire;
seulement au lieu de l'attirail obligé d'un gardien de fous, armé
ordinairement d'un bâton et orné d'un trousseau de clefs, il avait un
bouquet au côté et une flűte ŕ la main. En entrant le baron Pisani lui
demanda comment les choses allaient; il répondit que tout allait bien.

La premičre personne que nous rencontrâmes dans le corridor fut
une espčce de commissionnaire qui portait une charge de bois. En
apercevant M. Pisani, il vint ŕ lui, et, posant sa charge de bois ŕ
terre, il lui prit en souriant sa main, qu'il baisa. Le baron lui
demanda pourquoi il n'était pas dans le jardin ŕ s'amuser avec les
autres; mais il lui répondit que, comme l'hiver approchait, il pensait
qu'il n'avait pas de temps ŕ perdre pour descendre le bois du grenier
ŕ la cave. Le baron l'encouragea dans cette bonne disposition, et le
commissionnaire reprit ses fagots et continua sa route.

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