Author: | Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais | ISBN: | 1230000229165 |
Publisher: | Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais | Publication: | March 29, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais |
ISBN: | 1230000229165 |
Publisher: | Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais |
Publication: | March 29, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
SCENE PREMIERE
LE COMTE
Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées sont grillées.
LE COMTE, seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant __ Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle a comme de se montrer derrière sa jalousie est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la Cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le coeur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la Cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun !
EXTRAIT:
SCENE PREMIERE
LE COMTE
Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées sont grillées.
LE COMTE, seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant __ Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle a comme de se montrer derrière sa jalousie est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la Cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le coeur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la Cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun !