Author: | Hendrik Conscience, Léon Wocquier | ISBN: | 1230002539430 |
Publisher: | Michel Lévy Frères, éditeurs, 1856 | Publication: | September 9, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Hendrik Conscience, Léon Wocquier |
ISBN: | 1230002539430 |
Publisher: | Michel Lévy Frères, éditeurs, 1856 |
Publication: | September 9, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: C’était l’hiver : la neige, semblable au drap mortuaire d’une jeune vierge, couvrait le sol ; la bruyère et les champs étaient assoupis : tout dormait… Mais ce sommeil était si calme, si plein d’espoir d’un joyeux réveil, que la vue même de cette monotone absence de la vie faisait battre le cœur ému par un bonheur indéfinissable.
Et c’était naturel ! Dans l’azur sans tache du ciel resplendissait un beau soleil d’hiver qui inondait de lumière la nature endormie. L’immense tapis de neige semblait parsemé de milliers de perles étincelantes ; car chaque flocon reflétait la brillante image de l’astre du jour, et il en résultait un rayonnement si splendide qu’on eût dit la neige même animée d’une vie et teinte de couleurs à elle propres.
Aussi loin que portait le regard, rien ne souillait la blancheur immaculée des campagnes, car même les maisons du village et l’église étaient comme cachées sous les plis de leur vêtement d’hiver ; rien ne faisait contraste, sinon l’austère feuillage des sapins qui élevaient au-dessus de la neige leurs cimes d’un vert sombre, et ressemblaient dans leur immobilité à des sentinelles veillant sur un camp endormi…
Si la nature s’était enveloppée de calme et de repos, l’homme poursuivait son pesant et éternel labeur ; de chaque métairie, de chaque maison du village s’élevaient mille voix, mille bruits divers. Ici le sol gémissait sous le battement cadencé des fléaux, là résonnait l’impatient tic-tac des moulins à blé, plus loin retentissaient les coups secs du teillage du lin ou le lourd murmure de la baratte.
Extrait: C’était l’hiver : la neige, semblable au drap mortuaire d’une jeune vierge, couvrait le sol ; la bruyère et les champs étaient assoupis : tout dormait… Mais ce sommeil était si calme, si plein d’espoir d’un joyeux réveil, que la vue même de cette monotone absence de la vie faisait battre le cœur ému par un bonheur indéfinissable.
Et c’était naturel ! Dans l’azur sans tache du ciel resplendissait un beau soleil d’hiver qui inondait de lumière la nature endormie. L’immense tapis de neige semblait parsemé de milliers de perles étincelantes ; car chaque flocon reflétait la brillante image de l’astre du jour, et il en résultait un rayonnement si splendide qu’on eût dit la neige même animée d’une vie et teinte de couleurs à elle propres.
Aussi loin que portait le regard, rien ne souillait la blancheur immaculée des campagnes, car même les maisons du village et l’église étaient comme cachées sous les plis de leur vêtement d’hiver ; rien ne faisait contraste, sinon l’austère feuillage des sapins qui élevaient au-dessus de la neige leurs cimes d’un vert sombre, et ressemblaient dans leur immobilité à des sentinelles veillant sur un camp endormi…
Si la nature s’était enveloppée de calme et de repos, l’homme poursuivait son pesant et éternel labeur ; de chaque métairie, de chaque maison du village s’élevaient mille voix, mille bruits divers. Ici le sol gémissait sous le battement cadencé des fléaux, là résonnait l’impatient tic-tac des moulins à blé, plus loin retentissaient les coups secs du teillage du lin ou le lourd murmure de la baratte.