Author: | Howard Phillips LOVERCRAFT | ISBN: | 1230000218696 |
Publisher: | Howard Phillips LOVERCRAFT | Publication: | February 14, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Howard Phillips LOVERCRAFT |
ISBN: | 1230000218696 |
Publisher: | Howard Phillips LOVERCRAFT |
Publication: | February 14, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Par trois fois Randolph Carter rêva de la cité merveilleuse. Par trois fois il en fut arraché au moment où il s’arrêtait sur la haute terrasse qui la dominait. Dorée, magnifique, elle flamboyait dans le couchant, avec ses murs, ses temples, ses colonnades et ses ponts voûtés tout en marbre veiné ; avec, aussi, ses fontaines aux vasques d’argent disposées sur de vastes places et dans des jardins baignés de parfums, et ses larges avenues bordées d’arbres délicats, d’urnes emplies de fleurs et de luisantes rangées de statues en ivoire. Sur les pentes escarpées du septentrion s’étageaient des toits rouges et d’antiques pignons entre lesquels serpentaient des ruelles au pavé piqueté d’herbe. Fièvre des dieux, fanfare de trompettes célestes, fracas de cymbales immortelles, la cité baignait dans le mystère comme une fabuleuse montagne inviolée dans les nuages. Carter, le souffle court, debout contre la balustrade, sentait monter en lui l’émotion et le suspens d’un souvenir presque disparu. La douleur des choses perdues et l’irrépressible besoin de reconnaître un lieu autrefois puissant et redoutable.
Jadis, la cité avait eu pour lui une importance capitale. Il le savait, sans pouvoir dire en quel cycle du temps ni en quelle incarnation il l’avait connue, ni si c’était en rêve ou à l’état de veille. Elle évoquait en lui de vagues réminiscences d’une prime jeunesse. Lointaine et oubliée, où l’étonnement et le plaisir naissaient du mystère des jours, où l’aube et le crépuscule avançaient en prophètes, au son vibrant des luths et des chants. Mais chaque nuit, sur la haute terrasse de marbre avec ses urnes bizarres et sa balustrade sculptée, il contemplait la silencieuse cité du couchant, magnifique et pleine d’une immanence surnaturelle. Il sentait alors peser sur lui la férule des dieux tyranniques des songes ; car il était incapable de quitter ce belvédère, de suivre les degrés marmoréens dans leur descente infinie jusqu’à ces rues fascinantes baignées de sorcellerie.
EXTRAIT:
Par trois fois Randolph Carter rêva de la cité merveilleuse. Par trois fois il en fut arraché au moment où il s’arrêtait sur la haute terrasse qui la dominait. Dorée, magnifique, elle flamboyait dans le couchant, avec ses murs, ses temples, ses colonnades et ses ponts voûtés tout en marbre veiné ; avec, aussi, ses fontaines aux vasques d’argent disposées sur de vastes places et dans des jardins baignés de parfums, et ses larges avenues bordées d’arbres délicats, d’urnes emplies de fleurs et de luisantes rangées de statues en ivoire. Sur les pentes escarpées du septentrion s’étageaient des toits rouges et d’antiques pignons entre lesquels serpentaient des ruelles au pavé piqueté d’herbe. Fièvre des dieux, fanfare de trompettes célestes, fracas de cymbales immortelles, la cité baignait dans le mystère comme une fabuleuse montagne inviolée dans les nuages. Carter, le souffle court, debout contre la balustrade, sentait monter en lui l’émotion et le suspens d’un souvenir presque disparu. La douleur des choses perdues et l’irrépressible besoin de reconnaître un lieu autrefois puissant et redoutable.
Jadis, la cité avait eu pour lui une importance capitale. Il le savait, sans pouvoir dire en quel cycle du temps ni en quelle incarnation il l’avait connue, ni si c’était en rêve ou à l’état de veille. Elle évoquait en lui de vagues réminiscences d’une prime jeunesse. Lointaine et oubliée, où l’étonnement et le plaisir naissaient du mystère des jours, où l’aube et le crépuscule avançaient en prophètes, au son vibrant des luths et des chants. Mais chaque nuit, sur la haute terrasse de marbre avec ses urnes bizarres et sa balustrade sculptée, il contemplait la silencieuse cité du couchant, magnifique et pleine d’une immanence surnaturelle. Il sentait alors peser sur lui la férule des dieux tyranniques des songes ; car il était incapable de quitter ce belvédère, de suivre les degrés marmoréens dans leur descente infinie jusqu’à ces rues fascinantes baignées de sorcellerie.