Author: | Alphonse Karr | ISBN: | 1230003181003 |
Publisher: | Paris : Calmann Lévy, 1890 | Publication: | April 12, 2019 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Alphonse Karr |
ISBN: | 1230003181003 |
Publisher: | Paris : Calmann Lévy, 1890 |
Publication: | April 12, 2019 |
Imprint: | |
Language: | French |
Tout à fait au bord de la mer, dans un bouquet de pins, de tamarix que j’ai plantés il y a vingt ans, et qui sont devenus de grands arbres, se cache une sorte de cabane, de tonnelle, couverte, en guise de chaume, par des branches de notre grande bruyère blanche si parfumée; elle est ouverte du côté qui fait face à la mer, et comme fortifiée de ce côté par des yuccas et des agaves sous lesquels s’étend une pelouse de cette grande ficoïde dont les fleurs, semblables à la reine-marguerite et plus larges qu’elle, sont, selon la variété, ou d’un jaune brillant sur un feuillage d’un vert gai, ou d’un rouge amaranthe, sur un feuillage d’un vert un peu cendré. Lorsque le vent vient du large, on y est fort exposé au poudrin, et même quelque lame vient baigner le pied de la cabane. A quelques pas au-dessous, nos bateaux, le plus souvent, sont mouillés dans un petit abri de rochers ou tirés plus haut sur le sable quand la mer est mauvaise ou menaçante.
J’étais blotti dans cette cabane un des jours où la flotte cuirassée et les torpilleurs sont venus faire une petite guerre dans la baie de Saint-Raphaël.
Ces vaisseaux cuirassés, qui semblent des monstres énormes, sont loin d’avoir le charme et la grâce des bateaux de pêche qui seuls d’ordinaire sillonnent une mer le plus souvent calme ou ridée par une douce brise—semblables avec leurs voiles blanches à de grands cygnes glissant sur l’eau.—Les gigantesques vaisseaux cuirassés rompent les dimensions et l’harmonie; notre baie paraît plus étroite, les collines et les montagnes qui la bornent à l’ouest et au nord-ouest semblent moins élevées, et nos deux îlots de porphyre rouge ne paraissent plus que comme deux gros cailloux.
Sur le sable, au pied du talus sur lequel repose la cabane, deux jeunes hommes étaient couchés et devisaient ensemble:—l’un que je connais de vue était un jeune professeur aspirant aux hauts grades universitaires, l’autre était un marin qui était venu en congé de convalescence se «refaire» dans sa famille à Saint-Raphaël....
La maison de l’ogre
A MONSIEUR ERNEST LEGOUVÉ
KLMPRSK
LOGOGRIPHE
CONFÉRENCE SUR LE BONHEUR
LA STATUE DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU LES DEUX SCRUTINS UN PROJET DE CONSTITUTION
ÉLOGE DE LA MORT
L’AFFAIRE BOULANGER.—LE CENTENAIRE
LES PRIX DE BEAUTÉ
UNE FEMME DANS UN SALON
UNE PROPHÉTIE
Tout à fait au bord de la mer, dans un bouquet de pins, de tamarix que j’ai plantés il y a vingt ans, et qui sont devenus de grands arbres, se cache une sorte de cabane, de tonnelle, couverte, en guise de chaume, par des branches de notre grande bruyère blanche si parfumée; elle est ouverte du côté qui fait face à la mer, et comme fortifiée de ce côté par des yuccas et des agaves sous lesquels s’étend une pelouse de cette grande ficoïde dont les fleurs, semblables à la reine-marguerite et plus larges qu’elle, sont, selon la variété, ou d’un jaune brillant sur un feuillage d’un vert gai, ou d’un rouge amaranthe, sur un feuillage d’un vert un peu cendré. Lorsque le vent vient du large, on y est fort exposé au poudrin, et même quelque lame vient baigner le pied de la cabane. A quelques pas au-dessous, nos bateaux, le plus souvent, sont mouillés dans un petit abri de rochers ou tirés plus haut sur le sable quand la mer est mauvaise ou menaçante.
J’étais blotti dans cette cabane un des jours où la flotte cuirassée et les torpilleurs sont venus faire une petite guerre dans la baie de Saint-Raphaël.
Ces vaisseaux cuirassés, qui semblent des monstres énormes, sont loin d’avoir le charme et la grâce des bateaux de pêche qui seuls d’ordinaire sillonnent une mer le plus souvent calme ou ridée par une douce brise—semblables avec leurs voiles blanches à de grands cygnes glissant sur l’eau.—Les gigantesques vaisseaux cuirassés rompent les dimensions et l’harmonie; notre baie paraît plus étroite, les collines et les montagnes qui la bornent à l’ouest et au nord-ouest semblent moins élevées, et nos deux îlots de porphyre rouge ne paraissent plus que comme deux gros cailloux.
Sur le sable, au pied du talus sur lequel repose la cabane, deux jeunes hommes étaient couchés et devisaient ensemble:—l’un que je connais de vue était un jeune professeur aspirant aux hauts grades universitaires, l’autre était un marin qui était venu en congé de convalescence se «refaire» dans sa famille à Saint-Raphaël....
La maison de l’ogre
A MONSIEUR ERNEST LEGOUVÉ
KLMPRSK
LOGOGRIPHE
CONFÉRENCE SUR LE BONHEUR
LA STATUE DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU LES DEUX SCRUTINS UN PROJET DE CONSTITUTION
ÉLOGE DE LA MORT
L’AFFAIRE BOULANGER.—LE CENTENAIRE
LES PRIX DE BEAUTÉ
UNE FEMME DANS UN SALON
UNE PROPHÉTIE