La Légende des Siècles

Fiction & Literature, Poetry, Continental European, Inspirational & Religious
Cover of the book La Légende des Siècles by Victor Hugo, Consumer Oriented Ebooks Publisher
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Author: Victor Hugo ISBN: 1230000911474
Publisher: Consumer Oriented Ebooks Publisher Publication: January 27, 2016
Imprint: Language: French
Author: Victor Hugo
ISBN: 1230000911474
Publisher: Consumer Oriented Ebooks Publisher
Publication: January 27, 2016
Imprint:
Language: French

Les personnes qui voudront bien jeter un coup d'oeil sur ce livre ne
s'en feraient pas une idée précise, si elles y voyaient autre chose
qu'un commencement.

Ce livre est-il donc un fragment? Non. Il existe à part. Il a, comme on
le verra, son exposition, son milieu et sa fin.

Mais, en même temps, il est, pour ainsi dire, la première page d'un
autre livre.

Un commencement peut-il être un tout? Sans doute. Un péristyle est un
édifice.

L'arbre, commencement de la forêt, est un tout. Il appartient à la vie
isolée, par la racine, et à la vie en commun, par la sève. A lui seul,
il ne prouve que l'arbre, mais il annonce la forêt.

Ce livre, s'il n'y avait pas quelque affectation dans des comparaisons
de cette nature, aurait, lui aussi, ce double caractère. Il existe
solitairement et forme un tout; il existe solidairement et fait partie
d'un ensemble.

Cet ensemble, que sera-t-il?

Exprimer l'humanité dans une espèce d'oeuvre cyclique; la peindre
successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable,
philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et
immense mouvement d'ascension vers la lumière; faire apparaître dans
une sorte de miroir sombre et clair--que l'interruption naturelle des
travaux terrestres brisera probablement avant qu'il ait la dimension
rêvée par l'auteur--cette grande figure une et multiple, lugubre et
rayonnante, fatale et sacrée, l'Homme; voilà de quelle pensée, de quelle
ambition, si l'on veut, est sortie _La Légende des Siècles_.

Le volume qu'on va lire n'en contient que la première partie, la
première série, comme dit le titre.

Les poèmes qui composent ce volume ne sont donc autre chose que des
empreintes successives du profil humain, de date en date, depuis Ève,
mère des hommes, jusqu'à la Révolution, mère des peuples; empreintes
prises, tantôt sur la barbarie, tantôt sur la civilisation, presque
toujours sur le vif de l'histoire; empreintes moulées sur le masque des
siècles.

Quand d'autres volumes se seront joints à celui-ci, de façon à rendre
l'oeuvre un peu moins incomplète, cette série d'empreintes, vaguement
disposées dans un certain ordre chronologique, pourra former une sorte
de galerie de la médaille humaine.

Pour le poète comme pour l'historien, pour l'archéologue comme pour
le philosophe, chaque siècle est un changement de physionomie de
l'humanité. On trouvera dans ce volume, qui, nous le répétons, sera
continué et complété, le reflet de quelques-uns de ces changements de
physionomie.

On y trouvera quelque chose du passé, quelque chose du présent et comme
un vague mirage de l'avenir. Du reste, ces poèmes, divers par le sujet,
mais inspirés par la même pensée, n'ont entre eux d'autre noeud qu'un
fil, ce fil qui s'atténue quelquefois au point de devenir invisible,
mais qui ne casse jamais, le grand fil mystérieux du labyrinthe humain,
le Progrès.

Comme dans une mosaïque, chaque pierre a sa couleur et sa forme propre;
l'ensemble donne une figure. La figure de ce livre, on l'a dit plus
haut, c'est l'Homme.

Ce volume d'ailleurs, qu'on veuille bien ne pas l'oublier, est à
l'ouvrage dont il fait partie, et qui sera mis au jour plus tard, ce que
serait à une symphonie l'ouverture. Il n'en peut donner l'idée exacte et
complète, mais il contient une lueur de l'oeuvre entière.

Le poème que l'auteur a dans l'esprit n'est ici qu'entr'ouvert.

Quant à ce volume pris en lui-même, l'auteur n'a qu'un mot à en dire. Le
genre humain, considéré comme un grand individu collectif accomplissant
d'époque en époque une série d'actes sur la terre, a deux aspects,
l'aspect historique et l'aspect légendaire. Le second n'est pas moins
vrai que le premier; le premier n'est pas moins conjectural que le
second.

Qu'on ne conclue pas de cette dernière ligne--disons-le en
passant--qu'il puisse entrer dans la pensée de l'auteur d'amoindrir la
haute valeur de l'enseignement historique. Pas une gloire, parmi
les splendeurs du génie humain, ne dépasse celle du grand historien
philosophe. L'auteur, seulement, sans diminuer la portée de l'histoire,
veut constater la portée de la légende. Hérodote fait l'histoire, Homère
fait la légende.

C'est l'aspect légendaire qui prévaut dans ce volume et qui en colore
les poèmes. Ces poèmes se passent l'un à l'autre le flambeau de la
tradition humaine. _Quasi cursores_. C'est ce flambeau, dont la flamme
est le vrai, qui fait l'unité de ce livre. Tous ces poèmes, ceux du
moins qui résument le passé, sont de la réalité historique condensée ou
de la réalité historique devinée. La fiction parfois, la falsification
jamais; aucun grossissement de lignes; fidélité absolue à la couleur des
temps et à l'esprit des civilisations diverses. Pour citer des exemples,
la _Décadence romaine_ n'a pas un détail qui ne soit rigoureusement
exact; la barbarie mahométane ressort de Cantemir, à travers
l'enthousiasme de l'historiographe turc, telle qu'elle est exposée dans
les premières pages de _Zim-Zizimi_ et de _Sultan Mourad_.

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Les personnes qui voudront bien jeter un coup d'oeil sur ce livre ne
s'en feraient pas une idée précise, si elles y voyaient autre chose
qu'un commencement.

Ce livre est-il donc un fragment? Non. Il existe à part. Il a, comme on
le verra, son exposition, son milieu et sa fin.

Mais, en même temps, il est, pour ainsi dire, la première page d'un
autre livre.

Un commencement peut-il être un tout? Sans doute. Un péristyle est un
édifice.

L'arbre, commencement de la forêt, est un tout. Il appartient à la vie
isolée, par la racine, et à la vie en commun, par la sève. A lui seul,
il ne prouve que l'arbre, mais il annonce la forêt.

Ce livre, s'il n'y avait pas quelque affectation dans des comparaisons
de cette nature, aurait, lui aussi, ce double caractère. Il existe
solitairement et forme un tout; il existe solidairement et fait partie
d'un ensemble.

Cet ensemble, que sera-t-il?

Exprimer l'humanité dans une espèce d'oeuvre cyclique; la peindre
successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable,
philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et
immense mouvement d'ascension vers la lumière; faire apparaître dans
une sorte de miroir sombre et clair--que l'interruption naturelle des
travaux terrestres brisera probablement avant qu'il ait la dimension
rêvée par l'auteur--cette grande figure une et multiple, lugubre et
rayonnante, fatale et sacrée, l'Homme; voilà de quelle pensée, de quelle
ambition, si l'on veut, est sortie _La Légende des Siècles_.

Le volume qu'on va lire n'en contient que la première partie, la
première série, comme dit le titre.

Les poèmes qui composent ce volume ne sont donc autre chose que des
empreintes successives du profil humain, de date en date, depuis Ève,
mère des hommes, jusqu'à la Révolution, mère des peuples; empreintes
prises, tantôt sur la barbarie, tantôt sur la civilisation, presque
toujours sur le vif de l'histoire; empreintes moulées sur le masque des
siècles.

Quand d'autres volumes se seront joints à celui-ci, de façon à rendre
l'oeuvre un peu moins incomplète, cette série d'empreintes, vaguement
disposées dans un certain ordre chronologique, pourra former une sorte
de galerie de la médaille humaine.

Pour le poète comme pour l'historien, pour l'archéologue comme pour
le philosophe, chaque siècle est un changement de physionomie de
l'humanité. On trouvera dans ce volume, qui, nous le répétons, sera
continué et complété, le reflet de quelques-uns de ces changements de
physionomie.

On y trouvera quelque chose du passé, quelque chose du présent et comme
un vague mirage de l'avenir. Du reste, ces poèmes, divers par le sujet,
mais inspirés par la même pensée, n'ont entre eux d'autre noeud qu'un
fil, ce fil qui s'atténue quelquefois au point de devenir invisible,
mais qui ne casse jamais, le grand fil mystérieux du labyrinthe humain,
le Progrès.

Comme dans une mosaïque, chaque pierre a sa couleur et sa forme propre;
l'ensemble donne une figure. La figure de ce livre, on l'a dit plus
haut, c'est l'Homme.

Ce volume d'ailleurs, qu'on veuille bien ne pas l'oublier, est à
l'ouvrage dont il fait partie, et qui sera mis au jour plus tard, ce que
serait à une symphonie l'ouverture. Il n'en peut donner l'idée exacte et
complète, mais il contient une lueur de l'oeuvre entière.

Le poème que l'auteur a dans l'esprit n'est ici qu'entr'ouvert.

Quant à ce volume pris en lui-même, l'auteur n'a qu'un mot à en dire. Le
genre humain, considéré comme un grand individu collectif accomplissant
d'époque en époque une série d'actes sur la terre, a deux aspects,
l'aspect historique et l'aspect légendaire. Le second n'est pas moins
vrai que le premier; le premier n'est pas moins conjectural que le
second.

Qu'on ne conclue pas de cette dernière ligne--disons-le en
passant--qu'il puisse entrer dans la pensée de l'auteur d'amoindrir la
haute valeur de l'enseignement historique. Pas une gloire, parmi
les splendeurs du génie humain, ne dépasse celle du grand historien
philosophe. L'auteur, seulement, sans diminuer la portée de l'histoire,
veut constater la portée de la légende. Hérodote fait l'histoire, Homère
fait la légende.

C'est l'aspect légendaire qui prévaut dans ce volume et qui en colore
les poèmes. Ces poèmes se passent l'un à l'autre le flambeau de la
tradition humaine. _Quasi cursores_. C'est ce flambeau, dont la flamme
est le vrai, qui fait l'unité de ce livre. Tous ces poèmes, ceux du
moins qui résument le passé, sont de la réalité historique condensée ou
de la réalité historique devinée. La fiction parfois, la falsification
jamais; aucun grossissement de lignes; fidélité absolue à la couleur des
temps et à l'esprit des civilisations diverses. Pour citer des exemples,
la _Décadence romaine_ n'a pas un détail qui ne soit rigoureusement
exact; la barbarie mahométane ressort de Cantemir, à travers
l'enthousiasme de l'historiographe turc, telle qu'elle est exposée dans
les premières pages de _Zim-Zizimi_ et de _Sultan Mourad_.

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