Author: | Friedrich Nietzsche, Henri Albert | ISBN: | 1230000324991 |
Publisher: | HG | Publication: | March 25, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Friedrich Nietzsche, Henri Albert |
ISBN: | 1230000324991 |
Publisher: | HG |
Publication: | March 25, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Description :
Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait:
C’est là précisément la longue histoire de l’origine de la responsabilité. Cette tâche
d’élever et de discipliner un animal qui puisse faire des promesses a pour condition préalable,
ainsi que nous l’avons déjà vu, une autre tâche : celle de rendre d’abord l’homme déterminé et
uniforme jusqu’à un certain point, semblable parmi ses semblables, régulier et, par conséquent,
appréciable. Le prodigieux travail de ce que j’ai appelé la « moralité des mœurs »
(cf. Aurore, aph. 9, 14, 16) — le véritable travail de l’homme sur lui-même pendant la plus
longue période de l’espèce humaine, tout son travail préhistorique, prend ici sa signification
et reçoit sa grande justification, quel que soit d’ailleurs le degré de cruauté, de tyrannie,
de stupidité et d’idiotie qui lui est propre : ce n’est que par la moralité des mœurs et la
camisole de force sociale que l’homme est devenuréellement appréciable. Plaçons-nous par contre
au bout de l’énorme processus, à l’endroit où l’arbre mûrit enfin ses fruits, où la société et
sa moralité des mœurs présentent enfin au jour ce pour quoi elles n’étaient que moyens : et nous
trouverons que le fruit le plus mûr de l’arbre est l’individu souverain, l’individu qui n’est
semblable qu’à lui-même, l’individu affranchi de la moralité des mœurs, l’individu autonome et
supramoral (car « autonome » et « moral » s’excluent), bref l’homme à la volonté propre, indépendante
et persistante, l’homme qui peut promettre, — celui qui possède en lui-même la conscience fière et
vibrante de ce qu’il a enfin atteint par là, de ce qui s’est incorporé en lui, une véritable conscience
de la liberté et de la puissance, enfin le sentiment d’être arrivé à la perfection de l’homme.
Description :
Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait:
C’est là précisément la longue histoire de l’origine de la responsabilité. Cette tâche
d’élever et de discipliner un animal qui puisse faire des promesses a pour condition préalable,
ainsi que nous l’avons déjà vu, une autre tâche : celle de rendre d’abord l’homme déterminé et
uniforme jusqu’à un certain point, semblable parmi ses semblables, régulier et, par conséquent,
appréciable. Le prodigieux travail de ce que j’ai appelé la « moralité des mœurs »
(cf. Aurore, aph. 9, 14, 16) — le véritable travail de l’homme sur lui-même pendant la plus
longue période de l’espèce humaine, tout son travail préhistorique, prend ici sa signification
et reçoit sa grande justification, quel que soit d’ailleurs le degré de cruauté, de tyrannie,
de stupidité et d’idiotie qui lui est propre : ce n’est que par la moralité des mœurs et la
camisole de force sociale que l’homme est devenuréellement appréciable. Plaçons-nous par contre
au bout de l’énorme processus, à l’endroit où l’arbre mûrit enfin ses fruits, où la société et
sa moralité des mœurs présentent enfin au jour ce pour quoi elles n’étaient que moyens : et nous
trouverons que le fruit le plus mûr de l’arbre est l’individu souverain, l’individu qui n’est
semblable qu’à lui-même, l’individu affranchi de la moralité des mœurs, l’individu autonome et
supramoral (car « autonome » et « moral » s’excluent), bref l’homme à la volonté propre, indépendante
et persistante, l’homme qui peut promettre, — celui qui possède en lui-même la conscience fière et
vibrante de ce qu’il a enfin atteint par là, de ce qui s’est incorporé en lui, une véritable conscience
de la liberté et de la puissance, enfin le sentiment d’être arrivé à la perfection de l’homme.