La fille des bohémiens

( Edition intégrale ) illustré

Kids, Teen, Action/Adventure, Fiction & Literature, Literary, Romance, Contemporary
Cover of the book La fille des bohémiens by Joséphine Colomb, Paris : Hachette, 1905
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Author: Joséphine Colomb ISBN: 1230002537559
Publisher: Paris : Hachette, 1905 Publication: September 8, 2018
Imprint: Language: French
Author: Joséphine Colomb
ISBN: 1230002537559
Publisher: Paris : Hachette, 1905
Publication: September 8, 2018
Imprint:
Language: French

Extrait; Où le lecteur fait la connaissance d’un garde champêtre, de deux petites filles et d’une vieille femme. C’était l’heure du souper ; aussi ne voyait-on personne dans les rues de Grünfeld, le joli village alsacien : les habitants étaient tous à table, et il y faisait sûrement meilleur que dehors, par cette aigre brise de novembre qui roulait les feuilles sèches devant elle avec un bruit de papiers froissés. Personne ne vit donc un grand vieillard, avec un carnier sur le dos et un fusil en bandoulière, arriver du côté des champs, moitié traînant, moitié portant une petite créature couverte de haillons, qui résistait, qui se débattait, qui essayait de le mordre et de l’égratigner comme si elle eût été un chat sauvage. Lui, il ne paraissait pas s’inquiéter de sa vaine colère ; il trouvait la route longue pourtant, car il laissa échapper un soupir de satisfaction en arrivant devant une certaine porte, une porte grossière et solide, qui fermait un bâtiment sans fenêtres, car on ne pouvait donner ce nom à deux espèces de meurtrières, où un pain de six livres n’aurait pas passé. Il s’arrêta, prit une grosse clef au clou où elle pendait, sous l’avancée du toit, et l’introduisit dans la serrure.
La porte s’ouvrit et laissa voir, vaguement éclairés par la lune, un grabat garni d’une paillasse et d’une vieille couverture, un banc de pierre, et dans un coin une cruche et quelques écuelles en poterie grossière. Cette vue parut redoubler la rage de la petite prisonnière : elle se secoua violemment et se jeta à pleines dents sur la main qui tenait la clef.
On a beau être un brave homme, patient par profession et par caractère : il y a des moments où l’on se fâche malgré soi. Cette misérable petite bohémienne, que le vieux garde Johann Kapfel venait de prendre en flagrant délit de vol dans les champs cultivés, au lieu de se soumettre humblement et de demander pardon, était entrée tout de suite en état de rébellion contre l’autorité légitime ! Et elle se livrait à des voies de fait, jusque sur le seuil de la prison ! Eh bien, tant pis pour elle : elle y coucherait, dans la prison ! Johann Kapfel avait eu d’abord seulement l’intention de la morigéner et de lui faire peur ; après quoi il l’aurait relâchée, car elle était bien jeune, et les quelques carottes qu’elle avait déterrées ne constituaient pas un riche butin ; mais sa révolte méritait une punition exemplaire. Sur cette conclusion, le garde poussa en avant la petite fille, qui alla tomber le nez sur la paillasse, et, refermant bien vite la porte avant qu’elle eût le temps de se relever, il mit soigneusement la clef dans sa poche. On ne la laissait au clou que lorsque la prison était vide. Il est juste de dire, à la louange des gens du pays, qu’on l’y laissait presque toujours.

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Extrait; Où le lecteur fait la connaissance d’un garde champêtre, de deux petites filles et d’une vieille femme. C’était l’heure du souper ; aussi ne voyait-on personne dans les rues de Grünfeld, le joli village alsacien : les habitants étaient tous à table, et il y faisait sûrement meilleur que dehors, par cette aigre brise de novembre qui roulait les feuilles sèches devant elle avec un bruit de papiers froissés. Personne ne vit donc un grand vieillard, avec un carnier sur le dos et un fusil en bandoulière, arriver du côté des champs, moitié traînant, moitié portant une petite créature couverte de haillons, qui résistait, qui se débattait, qui essayait de le mordre et de l’égratigner comme si elle eût été un chat sauvage. Lui, il ne paraissait pas s’inquiéter de sa vaine colère ; il trouvait la route longue pourtant, car il laissa échapper un soupir de satisfaction en arrivant devant une certaine porte, une porte grossière et solide, qui fermait un bâtiment sans fenêtres, car on ne pouvait donner ce nom à deux espèces de meurtrières, où un pain de six livres n’aurait pas passé. Il s’arrêta, prit une grosse clef au clou où elle pendait, sous l’avancée du toit, et l’introduisit dans la serrure.
La porte s’ouvrit et laissa voir, vaguement éclairés par la lune, un grabat garni d’une paillasse et d’une vieille couverture, un banc de pierre, et dans un coin une cruche et quelques écuelles en poterie grossière. Cette vue parut redoubler la rage de la petite prisonnière : elle se secoua violemment et se jeta à pleines dents sur la main qui tenait la clef.
On a beau être un brave homme, patient par profession et par caractère : il y a des moments où l’on se fâche malgré soi. Cette misérable petite bohémienne, que le vieux garde Johann Kapfel venait de prendre en flagrant délit de vol dans les champs cultivés, au lieu de se soumettre humblement et de demander pardon, était entrée tout de suite en état de rébellion contre l’autorité légitime ! Et elle se livrait à des voies de fait, jusque sur le seuil de la prison ! Eh bien, tant pis pour elle : elle y coucherait, dans la prison ! Johann Kapfel avait eu d’abord seulement l’intention de la morigéner et de lui faire peur ; après quoi il l’aurait relâchée, car elle était bien jeune, et les quelques carottes qu’elle avait déterrées ne constituaient pas un riche butin ; mais sa révolte méritait une punition exemplaire. Sur cette conclusion, le garde poussa en avant la petite fille, qui alla tomber le nez sur la paillasse, et, refermant bien vite la porte avant qu’elle eût le temps de se relever, il mit soigneusement la clef dans sa poche. On ne la laissait au clou que lorsque la prison était vide. Il est juste de dire, à la louange des gens du pays, qu’on l’y laissait presque toujours.

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