Author: | Alphonse Momas | ISBN: | 1230001526011 |
Publisher: | CP | Publication: | January 29, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Alphonse Momas |
ISBN: | 1230001526011 |
Publisher: | CP |
Publication: | January 29, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Régine Moutiers s’était attardée dans une famille amie, et il lui fallait maintenant regagner sa villa des environs de Paris par le dernier train.
Âgée de vingt-huit ans, elle présentait le type d’une jolie brune distinguée, bien douée pour inspirer les galanteries d’un amant et aussi les amateurs de mariage. Car elle était veuve depuis près de trois ans et jouissait d’une belle fortune. Mais, fantasque, capricieuse, coquette, si elle ne décourageait personne, elle ne se laissait aller à écouter aucun soupirant, et tout se bornait à des propos aimables ou à des flirts qui n’engageaient ni sa liberté ni son cœur.
Habitant la banlieue, dans une des plus charmantes localités qui sont situées sur la lisière des grands bois, elle ne venait à la ville que pour passer une journée, ou même une demi-journée, chez d’anciennes amies de pension mariées, qui lui rendaient ses visites dans sa résidence champêtre, des plus confortables et des plus agréables, et où elle vivait avec une vieille cuisinière depuis longtemps attachée à son service, et une femme de chambre remplissait l’office d’une gouvernante.
Le pays était sûr, et si la propriété de Régine se trouvait un peu isolée, jamais rien n’en menaça cependant la sereine tranquillité ; d’ailleurs de très fortes serrures garantissaient la maison, et on savait que les trois femmes possédaient des revolvers dont elles n’hésiteraient pas à faire usage à l’occasion.
Cependant jamais il n’était arrivé à Régine de rentrer si tard et, en quittant la gare pour s’élancer toute seulette dans l’allée sombre de platanes conduisant à un chemin de traverse qui desservait sa propriété, elle éprouvait une appréhension subite et inattendue.
Régine Moutiers s’était attardée dans une famille amie, et il lui fallait maintenant regagner sa villa des environs de Paris par le dernier train.
Âgée de vingt-huit ans, elle présentait le type d’une jolie brune distinguée, bien douée pour inspirer les galanteries d’un amant et aussi les amateurs de mariage. Car elle était veuve depuis près de trois ans et jouissait d’une belle fortune. Mais, fantasque, capricieuse, coquette, si elle ne décourageait personne, elle ne se laissait aller à écouter aucun soupirant, et tout se bornait à des propos aimables ou à des flirts qui n’engageaient ni sa liberté ni son cœur.
Habitant la banlieue, dans une des plus charmantes localités qui sont situées sur la lisière des grands bois, elle ne venait à la ville que pour passer une journée, ou même une demi-journée, chez d’anciennes amies de pension mariées, qui lui rendaient ses visites dans sa résidence champêtre, des plus confortables et des plus agréables, et où elle vivait avec une vieille cuisinière depuis longtemps attachée à son service, et une femme de chambre remplissait l’office d’une gouvernante.
Le pays était sûr, et si la propriété de Régine se trouvait un peu isolée, jamais rien n’en menaça cependant la sereine tranquillité ; d’ailleurs de très fortes serrures garantissaient la maison, et on savait que les trois femmes possédaient des revolvers dont elles n’hésiteraient pas à faire usage à l’occasion.
Cependant jamais il n’était arrivé à Régine de rentrer si tard et, en quittant la gare pour s’élancer toute seulette dans l’allée sombre de platanes conduisant à un chemin de traverse qui desservait sa propriété, elle éprouvait une appréhension subite et inattendue.