Author: | Colette | ISBN: | 1230000585491 |
Publisher: | Genevieve LECOINTE | Publication: | August 1, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Colette |
ISBN: | 1230000585491 |
Publisher: | Genevieve LECOINTE |
Publication: | August 1, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Pas de pétrole, Pas de l’essence, Pas de la bougie, Quel-le malheu-re!
En sautant d’un pied sur l’autre, en chantant à pleine voix, ainsi Bel-Gazou va, propageant l’expression de la triste vérité. C’est un fait: le pétrole manque à Brive et à Varetz, l’essence a vécu, la bougie coûte quatre francs vingt-cinq la livre, et devient rare...
Pas de pétrole, Pas de l’essence...
Bel-Gazou, baignée de soleil, clame ironiquement le deuil des lumières artificielles. Juin finit, et la voici cuite comme un pêcheur breton. Mon nez, surpris par l’insolation, pèle; le sien, bien raccordé aux plans des joues par des couleurs empruntées aux bronzes, aux céramiques, aux fruits vernissés, me fait envie. Ses pieds de romanichelle, nus, sonnent sur la dalle et sur les vieux parquets. Un chapeau de toile blanche voltige au bout de ses bras, coiffe le chien, ou se perche dans un arbre; Bel-Gazou se contente de son calot de cheveux châtains, coupés droit au-dessus du sourcil et sur la nuque. Quel-le malheur-re! Quel-le malheur-re!
Elle bondit, rayée de rouge et de blanc dans son maillot marin, et s’enfonce, bue soudain par l’ombre de la maison.
Pas de pétrole, Pas de l’essence, Pas de la bougie, Quel-le malheu-re!
En sautant d’un pied sur l’autre, en chantant à pleine voix, ainsi Bel-Gazou va, propageant l’expression de la triste vérité. C’est un fait: le pétrole manque à Brive et à Varetz, l’essence a vécu, la bougie coûte quatre francs vingt-cinq la livre, et devient rare...
Pas de pétrole, Pas de l’essence...
Bel-Gazou, baignée de soleil, clame ironiquement le deuil des lumières artificielles. Juin finit, et la voici cuite comme un pêcheur breton. Mon nez, surpris par l’insolation, pèle; le sien, bien raccordé aux plans des joues par des couleurs empruntées aux bronzes, aux céramiques, aux fruits vernissés, me fait envie. Ses pieds de romanichelle, nus, sonnent sur la dalle et sur les vieux parquets. Un chapeau de toile blanche voltige au bout de ses bras, coiffe le chien, ou se perche dans un arbre; Bel-Gazou se contente de son calot de cheveux châtains, coupés droit au-dessus du sourcil et sur la nuque. Quel-le malheur-re! Quel-le malheur-re!
Elle bondit, rayée de rouge et de blanc dans son maillot marin, et s’enfonce, bue soudain par l’ombre de la maison.