Author: | Henri-Émile Chevalier | ISBN: | 1230002405018 |
Publisher: | C. Lévy (Paris) 1878 | Publication: | July 2, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Henri-Émile Chevalier |
ISBN: | 1230002405018 |
Publisher: | C. Lévy (Paris) 1878 |
Publication: | July 2, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait***: L'ILE DE SABLE*** L'île de Sable, plaine sauvage et aride, est située par les 43° 86° 42° de latitude et les 60° 17° 15° de longitude, sur la grande route océanique que suivent les navires pour gagner les ports septentrionaux de l'ancien et du nouveau monde. Sa distance des côtes de l'Acadie[6] et du cap Breton est d'environ quatre-vingt-cinq milles. Comme son nom l'indique, des môles de sable, amoncelés par les flots, la composent. Elle s'élève à peine au-dessus du niveau de la mer. Cependant on y remarque quelques hauteurs également formées de sable. La plus connue aujourd'hui est le mont Lutrell, situé à la pointe ouest, côté sud. L'île de Sable a la figure d'un croissant. Sa plus grande longueur, de l'est à l'ouest, ne dépasse pas dix lieues, sa largeur cinq. Placée à l'embouchure du Saint-Laurent, dans l'Atlantique, elle est environnée de bas-fonds et de bancs considérables, comme il en existe ordinairement au confluent des fleuves. Une plage fort large, léchée par la mer à l'heure de la marée montante, laissée à sec à l'heure de la marée descendante, enserre l'île dans toute sa circonférence. Ce serait pour elle, si la nature l'avait faite productive et habitable, une meilleure défense que la plus formidable ceinture de remparts et de bastions; car non-seulement les navires de haut bord ne peuvent en approcher, mais les caboteurs n'y arrivent qu'à l'aide de leurs embarcations. Au centre se trouve un lac[7] qui a cinq milles de circuit. Ses rives seules jouissent d'une sorte de fécondité maladive. On y voit quelques arbustes rabougris, étiques, et ça et là un lambeau de pelouse où croissent des herbages aux nuances pâlottes, aux tiges malingres et décharnées et des plantes saxatiles. C'est une éternelle désolation oubliée par la fatalité au coin de l'Atlantique.
Extrait***: L'ILE DE SABLE*** L'île de Sable, plaine sauvage et aride, est située par les 43° 86° 42° de latitude et les 60° 17° 15° de longitude, sur la grande route océanique que suivent les navires pour gagner les ports septentrionaux de l'ancien et du nouveau monde. Sa distance des côtes de l'Acadie[6] et du cap Breton est d'environ quatre-vingt-cinq milles. Comme son nom l'indique, des môles de sable, amoncelés par les flots, la composent. Elle s'élève à peine au-dessus du niveau de la mer. Cependant on y remarque quelques hauteurs également formées de sable. La plus connue aujourd'hui est le mont Lutrell, situé à la pointe ouest, côté sud. L'île de Sable a la figure d'un croissant. Sa plus grande longueur, de l'est à l'ouest, ne dépasse pas dix lieues, sa largeur cinq. Placée à l'embouchure du Saint-Laurent, dans l'Atlantique, elle est environnée de bas-fonds et de bancs considérables, comme il en existe ordinairement au confluent des fleuves. Une plage fort large, léchée par la mer à l'heure de la marée montante, laissée à sec à l'heure de la marée descendante, enserre l'île dans toute sa circonférence. Ce serait pour elle, si la nature l'avait faite productive et habitable, une meilleure défense que la plus formidable ceinture de remparts et de bastions; car non-seulement les navires de haut bord ne peuvent en approcher, mais les caboteurs n'y arrivent qu'à l'aide de leurs embarcations. Au centre se trouve un lac[7] qui a cinq milles de circuit. Ses rives seules jouissent d'une sorte de fécondité maladive. On y voit quelques arbustes rabougris, étiques, et ça et là un lambeau de pelouse où croissent des herbages aux nuances pâlottes, aux tiges malingres et décharnées et des plantes saxatiles. C'est une éternelle désolation oubliée par la fatalité au coin de l'Atlantique.