Author: | Edmond Rostand | ISBN: | 1230000229575 |
Publisher: | Edmond Rostand | Publication: | March 31, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Edmond Rostand |
ISBN: | 1230000229575 |
Publisher: | Edmond Rostand |
Publication: | March 31, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
PREMIER ACTE
LES AILES QUI POUSSENT
A Baden, près de Vienne, en 1830.
Le salon de la villa qu'occupe Marie-Louise. Vaste pièce au milieu de
laquelle s'élève la montgolfière de cristal d'un lustre empire. Boiseries
claires, murs peints à fresque, d'un vert pompéien. Frise de sphinx
courant autour du plafond.
A gauche, deux portes. Celle du premier plan est celle de la chambre de
Marie-Louise. Celle du second plan ouvre sur les appartements des
dames d'honneur. -A droite, au premier plan, une autre porte : au
second plan, dans une niche, un énorme poêle de faïence, lourdement
historié. -Au fond, entre deux fenêtres, une large porte-fenêtre, par
laquelle on aperçoit les balustres d'un perron formant balcon, qui
descend dans le jardin. Vue sur le parc de Baden : tilleuls et sapins,
profondes allées, lanternes suspendues à des potences en arceaux.
Magnifique journée des premiers jours de septembre.
On a apporté dans cette banale villa de location un précieux mobilier. A
gauche, près de la fenêtre, une belle psyché en citronnier chargée de
bronzes; au premier plan une vaste table d'acajou, couverte de papiers;
contre le mur, une table étagère à dessus de laque, garnie de livres. -A
droite, vers le fond, un petit piano Erard de l'époque, une harpe; plus
bas, une chaise longue Récamier auprès d'un grand guéridon. Fauteuils
et tabourets en X. Beaucoup de fleurs dans des vases. Au mur, gravures
encadrées représentant les membres de la famille impériale d'Autriche;
portraits de l'Empereur François, du duc de Reichstadt enfant, etc.
Au lever du rideau, au fond du salon, un groupe de femmes très
élégantes. Deux d'entre elles, assises au piano, dos au public, jouent à
quatre mains. -Une autre est à la harpe. On déchiffre. Rires;
interruptions.
Un laquais introduit, par le perron, une jeune fille de mine modeste,
qu'accompagne un officier de cavalerie autrichienne, un merveilleux
hussard bleu et argent. Les deux nouveaux venus, voyant qu'on ne les
remarque pas, restent un moment debout dans un coin du salon. -A ce
moment, par la porte de droite, entre le comte de Bombelles, attiré par la
musique. Il se dirige vers le piano, en battant la mesure. Mais il aperçoit
la jeune fille, s'arrête, sourit, va vivement à elle.
EXTRAIT:
PREMIER ACTE
LES AILES QUI POUSSENT
A Baden, près de Vienne, en 1830.
Le salon de la villa qu'occupe Marie-Louise. Vaste pièce au milieu de
laquelle s'élève la montgolfière de cristal d'un lustre empire. Boiseries
claires, murs peints à fresque, d'un vert pompéien. Frise de sphinx
courant autour du plafond.
A gauche, deux portes. Celle du premier plan est celle de la chambre de
Marie-Louise. Celle du second plan ouvre sur les appartements des
dames d'honneur. -A droite, au premier plan, une autre porte : au
second plan, dans une niche, un énorme poêle de faïence, lourdement
historié. -Au fond, entre deux fenêtres, une large porte-fenêtre, par
laquelle on aperçoit les balustres d'un perron formant balcon, qui
descend dans le jardin. Vue sur le parc de Baden : tilleuls et sapins,
profondes allées, lanternes suspendues à des potences en arceaux.
Magnifique journée des premiers jours de septembre.
On a apporté dans cette banale villa de location un précieux mobilier. A
gauche, près de la fenêtre, une belle psyché en citronnier chargée de
bronzes; au premier plan une vaste table d'acajou, couverte de papiers;
contre le mur, une table étagère à dessus de laque, garnie de livres. -A
droite, vers le fond, un petit piano Erard de l'époque, une harpe; plus
bas, une chaise longue Récamier auprès d'un grand guéridon. Fauteuils
et tabourets en X. Beaucoup de fleurs dans des vases. Au mur, gravures
encadrées représentant les membres de la famille impériale d'Autriche;
portraits de l'Empereur François, du duc de Reichstadt enfant, etc.
Au lever du rideau, au fond du salon, un groupe de femmes très
élégantes. Deux d'entre elles, assises au piano, dos au public, jouent à
quatre mains. -Une autre est à la harpe. On déchiffre. Rires;
interruptions.
Un laquais introduit, par le perron, une jeune fille de mine modeste,
qu'accompagne un officier de cavalerie autrichienne, un merveilleux
hussard bleu et argent. Les deux nouveaux venus, voyant qu'on ne les
remarque pas, restent un moment debout dans un coin du salon. -A ce
moment, par la porte de droite, entre le comte de Bombelles, attiré par la
musique. Il se dirige vers le piano, en battant la mesure. Mais il aperçoit
la jeune fille, s'arrête, sourit, va vivement à elle.