L'île mystérieuse

Kids, Teen, Science Fiction, Fiction & Literature, Action Suspense, Classics
Cover of the book L'île mystérieuse by Jules Verne, Consumer Oriented Ebooks Publisher
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Author: Jules Verne ISBN: 1230000835398
Publisher: Consumer Oriented Ebooks Publisher Publication: December 9, 2015
Imprint: Language: French
Author: Jules Verne
ISBN: 1230000835398
Publisher: Consumer Oriented Ebooks Publisher
Publication: December 9, 2015
Imprint:
Language: French

Telles sont les paroles qui éclataient en l'air, au-dessus de ce
vaste désert d'eau du Pacifique, vers quatre heures du soir, dans
la journée du 23 mars 1865.

Personne n'a sans doute oublié le terrible coup de vent de nord-
est qui se déchaîna au milieu de l'équinoxe de cette année, et
pendant lequel le baromètre tomba à sept cent dix millimètres. Ce
fut un ouragan, sans intermittence, qui dura du 18 au 26 mars. Les
ravages qu'il produisit furent immenses en Amérique, en Europe, en
Asie, sur une zone large de dix-huit cents milles, qui se
dessinait obliquement à l'équateur, depuis le trente-cinquième
parallèle nord jusqu'au quarantième parallèle sud!

Villes renversées, forêts déracinées, rivages dévastés par des
montagnes d'eau qui se précipitaient comme des mascarets, navires
jetés à la côte, que les relevés du Bureau-Veritas chiffrèrent par
centaines, territoires entiers nivelés par des trombes qui
broyaient tout sur leur passage, plusieurs milliers de personnes
écrasées sur terre ou englouties en mer: tels furent les
témoignages de sa fureur, qui furent laissés après lui par ce
formidable ouragan. Il dépassait en désastres ceux qui ravagèrent
si épouvantablement la Havane et la Guadeloupe, l'un le 25 octobre
1810, l'autre le 26 juillet 1825.

Or, au moment même où tant de catastrophes s'accomplissaient sur
terre et sur mer, un drame, non moins saisissant, se jouait dans
les airs bouleversés. En effet, un ballon, porté comme une boule
au sommet d'une trombe, et pris dans le mouvement giratoire de la
colonne d'air, parcourait l'espace avec une vitesse de quatre-
vingt-dix milles à l'heure, en tournant sur lui-même, comme s'il
eût été saisi par quelque maelström aérien. Au-dessous de
l'appendice inférieur de ce ballon oscillait une nacelle, qui
contenait cinq passagers, à peine visibles au milieu de ces
épaisses vapeurs, mêlées d'eau pulvérisée, qui traînaient jusqu'à
la surface de l'Océan.

D'où venait cet aérostat, véritable jouet de l'effroyable tempête?
De quel point du monde s'était-il élancé? Il n'avait évidemment
pas pu partir pendant l'ouragan. Or, l'ouragan durait depuis cinq
jours déjà, et ses premiers symptômes s'étaient manifestés le 18.
On eût donc été fondé à croire que ce ballon venait de très loin,
car il n'avait pas dû franchir moins de deux mille milles par
vingt-quatre heures? en tout cas, les passagers n'avaient pu avoir
à leur disposition aucun moyen d'estimer la route parcourue depuis
leur départ, car tout point de repère leur manquait. Il devait
même se produire ce fait curieux, qu'emportés au milieu des
violences de la tempête, ils ne les subissaient pas. Ils se
déplaçaient, ils tournaient sur eux-mêmes sans rien ressentir de
cette rotation, ni de leur déplacement dans le sens horizontal.
Leurs yeux ne pouvaient percer l'épais brouillard qui s'amoncelait
sous la nacelle. Autour d'eux, tout était brume. Telle était même
l'opacité des nuages, qu'ils n'auraient pu dire s'il faisait jour
ou nuit. Aucun reflet de lumière, aucun bruit des terres habitées,
aucun mugissement de l'Océan n'avaient dû parvenir jusqu'à eux
dans cette immensité obscure, tant qu'ils s'étaient tenus dans les
hautes zones. Leur rapide descente avait seule pu leur donner
connaissance des dangers qu'ils couraient au-dessus des flots.

Cependant, le ballon, délesté de lourds objets, tels que
munitions, armes, provisions, s'était relevé dans les couches
supérieures de l'atmosphère, à une hauteur de quatre mille cinq
cents pieds. Les passagers, après avoir reconnu que la mer était
sous la nacelle, trouvant les dangers moins redoutables en haut
qu'en bas, n'avaient pas hésité à jeter par-dessus le bord les
objets même les plus utiles, et ils cherchaient à ne plus rien
perdre de ce fluide, de cette âme de leur appareil, qui les
soutenait au-dessus de l'abîme.

La nuit se passa au milieu d'inquiétudes qui auraient été
mortelles pour des âmes moins énergiques. Puis le jour reparut,
et, avec le jour, l'ouragan marqua une tendance à se modérer. Dès
le début de cette journée du 24 mars, il y eut quelques symptômes
d'apaisement. À l'aube, les nuages, plus vésiculaires, étaient
remontés dans les hauteurs du ciel. En quelques heures, la trombe
s'évasa et se rompit. Le vent, de l'état d'ouragan, passa au
«grand frais», c'est-à-dire que la vitesse de translation des
couches atmosphériques diminua de moitié. C'était encore ce que
les marins appellent «une brise à trois ris», mais l'amélioration
dans le trouble des éléments n'en fut pas moins considérable.

Vers onze heures, la partie inférieure de l'air s'était
sensiblement nettoyée. L'atmosphère dégageait cette limpidité
humide qui se voit, qui se sent même, après le passage des grands
météores. Il ne semblait pas que l'ouragan fût allé plus loin dans
l'ouest. Il paraissait s'être tué lui-même. Peut-être s'était-il
écoulé en nappes électriques, après la rupture de la trombe, ainsi
qu'il arrive quelquefois aux typhons de l'océan Indien.

Mais, vers cette heure-là aussi, on eût pu constater, de nouveau,
que le ballon s'abaissait lentement, par un mouvement continu,
dans les couches inférieures de l'air. Il semblait même qu'il se
dégonflait peu à peu, et que son enveloppe s'allongeait en se
distendant, passant de la forme sphérique à la forme ovoïde.

Vers midi, l'aérostat ne planait plus qu'à une hauteur de deux
mille pieds au-dessus de la mer. Il jaugeait cinquante mille pieds
cubes, et, grâce à sa capacité, il avait évidemment pu se
maintenir longtemps dans l'air, soit qu'il eût atteint de grandes
altitudes, soit qu'il se fût déplacé suivant une direction
horizontale. En ce moment, les passagers jetèrent les derniers
objets qui alourdissaient encore, la nacelle, les quelques vivres
qu'ils avaient conservés, tout, jusqu'aux menus ustensiles qui
garnissaient leurs poches, et l'un d'eux, s'étant hissé sur le
cercle auquel se réunissaient les cordes du filet, chercha à lier
solidement l'appendice inférieur de l'aérostat.

Il était évident que les passagers ne pouvaient plus maintenir le
ballon dans les zones élevées, et que le gaz leur manquait!

Ils étaient donc perdus! en effet, ce n'était ni un continent, ni
même une île, qui s'étendait au-dessous d'eux. L'espace n'offrait
pas un seul point d'atterrissement, pas une surface solide sur
laquelle leur ancre pût mordre.

C'était l'immense mer, dont les flots se heurtaient encore avec
une incomparable violence! C'était l'Océan sans limites visibles,
même pour eux, qui le dominaient de haut et dont les regards
s'étendaient alors sur un rayon de quarante milles! C'était cette
plaine liquide, battue sans merci, fouettée par l'ouragan, qui
devait leur apparaître comme une chevauchée de lames échevelées,
sur lesquelles eût été jeté un vaste réseau de crêtes blanches!
Pas une terre en vue, pas un navire!

Il fallait donc, à tout prix, arrêter le mouvement descensionnel,
pour empêcher que l'aérostat ne vînt s'engloutir au milieu des
flots. Et c'était évidemment à cette urgente opération que
s'employaient les passagers de la nacelle. Mais, malgré leurs
efforts, le ballon s'abaissait toujours, en même temps qu'il se
déplaçait avec une extrême vitesse, suivant la direction du vent,
c'est-à-dire du nord-est au sud-ouest.

Situation terrible, que celle de ces infortunés! Ils n'étaient
évidemment plus maîtres de l'aérostat. Leurs tentatives ne
pouvaient aboutir. L'enveloppe du ballon se dégonflait de plus en
plus. Le fluide s'échappait sans qu'il fût aucunement possible de
le retenir. La descente s'accélérait visiblement, et, à une heure
après midi, la nacelle n'était pas suspendue à plus de six cents
pieds au-dessus de l'Océan.

C'est que, en effet, il était impossible d'empêcher la fuite du
gaz, qui s'échappait librement par une déchirure de l'appareil. En
allégeant la nacelle de tous les objets qu'elle contenait, les
passagers avaient pu prolonger, pendant quelques heures, leur
suspension dans l'air.

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Telles sont les paroles qui éclataient en l'air, au-dessus de ce
vaste désert d'eau du Pacifique, vers quatre heures du soir, dans
la journée du 23 mars 1865.

Personne n'a sans doute oublié le terrible coup de vent de nord-
est qui se déchaîna au milieu de l'équinoxe de cette année, et
pendant lequel le baromètre tomba à sept cent dix millimètres. Ce
fut un ouragan, sans intermittence, qui dura du 18 au 26 mars. Les
ravages qu'il produisit furent immenses en Amérique, en Europe, en
Asie, sur une zone large de dix-huit cents milles, qui se
dessinait obliquement à l'équateur, depuis le trente-cinquième
parallèle nord jusqu'au quarantième parallèle sud!

Villes renversées, forêts déracinées, rivages dévastés par des
montagnes d'eau qui se précipitaient comme des mascarets, navires
jetés à la côte, que les relevés du Bureau-Veritas chiffrèrent par
centaines, territoires entiers nivelés par des trombes qui
broyaient tout sur leur passage, plusieurs milliers de personnes
écrasées sur terre ou englouties en mer: tels furent les
témoignages de sa fureur, qui furent laissés après lui par ce
formidable ouragan. Il dépassait en désastres ceux qui ravagèrent
si épouvantablement la Havane et la Guadeloupe, l'un le 25 octobre
1810, l'autre le 26 juillet 1825.

Or, au moment même où tant de catastrophes s'accomplissaient sur
terre et sur mer, un drame, non moins saisissant, se jouait dans
les airs bouleversés. En effet, un ballon, porté comme une boule
au sommet d'une trombe, et pris dans le mouvement giratoire de la
colonne d'air, parcourait l'espace avec une vitesse de quatre-
vingt-dix milles à l'heure, en tournant sur lui-même, comme s'il
eût été saisi par quelque maelström aérien. Au-dessous de
l'appendice inférieur de ce ballon oscillait une nacelle, qui
contenait cinq passagers, à peine visibles au milieu de ces
épaisses vapeurs, mêlées d'eau pulvérisée, qui traînaient jusqu'à
la surface de l'Océan.

D'où venait cet aérostat, véritable jouet de l'effroyable tempête?
De quel point du monde s'était-il élancé? Il n'avait évidemment
pas pu partir pendant l'ouragan. Or, l'ouragan durait depuis cinq
jours déjà, et ses premiers symptômes s'étaient manifestés le 18.
On eût donc été fondé à croire que ce ballon venait de très loin,
car il n'avait pas dû franchir moins de deux mille milles par
vingt-quatre heures? en tout cas, les passagers n'avaient pu avoir
à leur disposition aucun moyen d'estimer la route parcourue depuis
leur départ, car tout point de repère leur manquait. Il devait
même se produire ce fait curieux, qu'emportés au milieu des
violences de la tempête, ils ne les subissaient pas. Ils se
déplaçaient, ils tournaient sur eux-mêmes sans rien ressentir de
cette rotation, ni de leur déplacement dans le sens horizontal.
Leurs yeux ne pouvaient percer l'épais brouillard qui s'amoncelait
sous la nacelle. Autour d'eux, tout était brume. Telle était même
l'opacité des nuages, qu'ils n'auraient pu dire s'il faisait jour
ou nuit. Aucun reflet de lumière, aucun bruit des terres habitées,
aucun mugissement de l'Océan n'avaient dû parvenir jusqu'à eux
dans cette immensité obscure, tant qu'ils s'étaient tenus dans les
hautes zones. Leur rapide descente avait seule pu leur donner
connaissance des dangers qu'ils couraient au-dessus des flots.

Cependant, le ballon, délesté de lourds objets, tels que
munitions, armes, provisions, s'était relevé dans les couches
supérieures de l'atmosphère, à une hauteur de quatre mille cinq
cents pieds. Les passagers, après avoir reconnu que la mer était
sous la nacelle, trouvant les dangers moins redoutables en haut
qu'en bas, n'avaient pas hésité à jeter par-dessus le bord les
objets même les plus utiles, et ils cherchaient à ne plus rien
perdre de ce fluide, de cette âme de leur appareil, qui les
soutenait au-dessus de l'abîme.

La nuit se passa au milieu d'inquiétudes qui auraient été
mortelles pour des âmes moins énergiques. Puis le jour reparut,
et, avec le jour, l'ouragan marqua une tendance à se modérer. Dès
le début de cette journée du 24 mars, il y eut quelques symptômes
d'apaisement. À l'aube, les nuages, plus vésiculaires, étaient
remontés dans les hauteurs du ciel. En quelques heures, la trombe
s'évasa et se rompit. Le vent, de l'état d'ouragan, passa au
«grand frais», c'est-à-dire que la vitesse de translation des
couches atmosphériques diminua de moitié. C'était encore ce que
les marins appellent «une brise à trois ris», mais l'amélioration
dans le trouble des éléments n'en fut pas moins considérable.

Vers onze heures, la partie inférieure de l'air s'était
sensiblement nettoyée. L'atmosphère dégageait cette limpidité
humide qui se voit, qui se sent même, après le passage des grands
météores. Il ne semblait pas que l'ouragan fût allé plus loin dans
l'ouest. Il paraissait s'être tué lui-même. Peut-être s'était-il
écoulé en nappes électriques, après la rupture de la trombe, ainsi
qu'il arrive quelquefois aux typhons de l'océan Indien.

Mais, vers cette heure-là aussi, on eût pu constater, de nouveau,
que le ballon s'abaissait lentement, par un mouvement continu,
dans les couches inférieures de l'air. Il semblait même qu'il se
dégonflait peu à peu, et que son enveloppe s'allongeait en se
distendant, passant de la forme sphérique à la forme ovoïde.

Vers midi, l'aérostat ne planait plus qu'à une hauteur de deux
mille pieds au-dessus de la mer. Il jaugeait cinquante mille pieds
cubes, et, grâce à sa capacité, il avait évidemment pu se
maintenir longtemps dans l'air, soit qu'il eût atteint de grandes
altitudes, soit qu'il se fût déplacé suivant une direction
horizontale. En ce moment, les passagers jetèrent les derniers
objets qui alourdissaient encore, la nacelle, les quelques vivres
qu'ils avaient conservés, tout, jusqu'aux menus ustensiles qui
garnissaient leurs poches, et l'un d'eux, s'étant hissé sur le
cercle auquel se réunissaient les cordes du filet, chercha à lier
solidement l'appendice inférieur de l'aérostat.

Il était évident que les passagers ne pouvaient plus maintenir le
ballon dans les zones élevées, et que le gaz leur manquait!

Ils étaient donc perdus! en effet, ce n'était ni un continent, ni
même une île, qui s'étendait au-dessous d'eux. L'espace n'offrait
pas un seul point d'atterrissement, pas une surface solide sur
laquelle leur ancre pût mordre.

C'était l'immense mer, dont les flots se heurtaient encore avec
une incomparable violence! C'était l'Océan sans limites visibles,
même pour eux, qui le dominaient de haut et dont les regards
s'étendaient alors sur un rayon de quarante milles! C'était cette
plaine liquide, battue sans merci, fouettée par l'ouragan, qui
devait leur apparaître comme une chevauchée de lames échevelées,
sur lesquelles eût été jeté un vaste réseau de crêtes blanches!
Pas une terre en vue, pas un navire!

Il fallait donc, à tout prix, arrêter le mouvement descensionnel,
pour empêcher que l'aérostat ne vînt s'engloutir au milieu des
flots. Et c'était évidemment à cette urgente opération que
s'employaient les passagers de la nacelle. Mais, malgré leurs
efforts, le ballon s'abaissait toujours, en même temps qu'il se
déplaçait avec une extrême vitesse, suivant la direction du vent,
c'est-à-dire du nord-est au sud-ouest.

Situation terrible, que celle de ces infortunés! Ils n'étaient
évidemment plus maîtres de l'aérostat. Leurs tentatives ne
pouvaient aboutir. L'enveloppe du ballon se dégonflait de plus en
plus. Le fluide s'échappait sans qu'il fût aucunement possible de
le retenir. La descente s'accélérait visiblement, et, à une heure
après midi, la nacelle n'était pas suspendue à plus de six cents
pieds au-dessus de l'Océan.

C'est que, en effet, il était impossible d'empêcher la fuite du
gaz, qui s'échappait librement par une déchirure de l'appareil. En
allégeant la nacelle de tous les objets qu'elle contenait, les
passagers avaient pu prolonger, pendant quelques heures, leur
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