« Le permis est trop long et coûte trop cher », « Les moniteurs sont tous des dragueurs », « Le permis à points est un racket organisé », « L'État est une pompe à fric », « Je suis venu à ce stage pour récupérer les points qu'on m'a injustement retiré », « Si tu veux ton permis, accélère » et tant d'autres expressions encore qui font le vocabulaire du monde de l'éducation à la sécurité routière... Mais il semblerait que ce monde n'ait jamais tenu ses promesses. La sécurité est devenue un commerce. Les formations à la conduite et à son enseignement n'y échappent pas. Comment est-il possible qu'aucune corrélation effective n'ait pu être montrée entre les actions éducatives et la réduction des taux d'accidents alors que la promesse de sécurité se trouve à la deuxième place des arguments de vente de formation juste après les gratifications administratives (permis, points, diplômes) ? Les intervenants entreraient-ils dans la catégorie de ceux qu'Howard Becker appellent les « entrepreneurs de moral » ? Comment fonctionne une idéologie de la sécurité produite par des professionnels face à des usagers incrédules qui pourtant acceptent passivement les politiques publiques mises en place ? La sociologie du risque d'Ulrich Beck, la philosophie politique d'Ivan Illich et la théorie psychologique de l'homéostasie du risque de Gerald Wilde nous servent ici de cadre de référence pour aborder ces questions.
« Le permis est trop long et coûte trop cher », « Les moniteurs sont tous des dragueurs », « Le permis à points est un racket organisé », « L'État est une pompe à fric », « Je suis venu à ce stage pour récupérer les points qu'on m'a injustement retiré », « Si tu veux ton permis, accélère » et tant d'autres expressions encore qui font le vocabulaire du monde de l'éducation à la sécurité routière... Mais il semblerait que ce monde n'ait jamais tenu ses promesses. La sécurité est devenue un commerce. Les formations à la conduite et à son enseignement n'y échappent pas. Comment est-il possible qu'aucune corrélation effective n'ait pu être montrée entre les actions éducatives et la réduction des taux d'accidents alors que la promesse de sécurité se trouve à la deuxième place des arguments de vente de formation juste après les gratifications administratives (permis, points, diplômes) ? Les intervenants entreraient-ils dans la catégorie de ceux qu'Howard Becker appellent les « entrepreneurs de moral » ? Comment fonctionne une idéologie de la sécurité produite par des professionnels face à des usagers incrédules qui pourtant acceptent passivement les politiques publiques mises en place ? La sociologie du risque d'Ulrich Beck, la philosophie politique d'Ivan Illich et la théorie psychologique de l'homéostasie du risque de Gerald Wilde nous servent ici de cadre de référence pour aborder ces questions.