Author: | Pierre Alexis Ponson du Terrail | ISBN: | 1230000245307 |
Publisher: | NA | Publication: | June 7, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre Alexis Ponson du Terrail |
ISBN: | 1230000245307 |
Publisher: | NA |
Publication: | June 7, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: Ce n’était pas par un beau dimanche, mais par un soir d’hiver triste, pluvieux et froid, que deux gendarmes chevauchaient.
Ils avaient déployé leur large manteau bleu qui couvrait la croupe de leurs chevaux, relevé le collet pour garantir leur cou, et ils baissaient la tête devant la pluie fine et serrée qui leur fouettait le visage.
– Chien de temps ! dit le brigadier.
– Temps de chien ! répéta le simple gendarme, écho fidèle de son supérieur, comme le Pandore de la romance de Nadaud.
– As-tu vu la borne kilométrique que nous venons de passer ?
– Je l’ai vue, mon brigadier, mais il fait trop
9
noir pour voir le numéro.
– Il y a bien une demi-heure que nous avons quitté la Cour-Dieu ?
– Une demi-heure environ, mon brigadier.
– Temps de chien ! répéta le brigadier.
– Chien de temps ! fit le simple gendarme.
Il y eut un silence ; et, dame ! même quand on est gendarme, c’est-à-dire un héros modeste toujours prêt à sauvegarder la propriété et à donner sa vie pour l’ordre social, on n’est pas enclin à la causerie quand on chevauche par la pluie et le vent, et par une nuit noire, sur un chemin détrempé, au beau milieu de la forêt d’Orléans, entre Pithiviers et la Cour-Dieu.
Enfin, le brigadier reprit :
– Hé ! Poliveau ?
– Mon brigadier ? répondit le simple gendarme qui répondait à ce nom.
– Quand tu verras une nouvelle borne tu
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: Ce n’était pas par un beau dimanche, mais par un soir d’hiver triste, pluvieux et froid, que deux gendarmes chevauchaient.
Ils avaient déployé leur large manteau bleu qui couvrait la croupe de leurs chevaux, relevé le collet pour garantir leur cou, et ils baissaient la tête devant la pluie fine et serrée qui leur fouettait le visage.
– Chien de temps ! dit le brigadier.
– Temps de chien ! répéta le simple gendarme, écho fidèle de son supérieur, comme le Pandore de la romance de Nadaud.
– As-tu vu la borne kilométrique que nous venons de passer ?
– Je l’ai vue, mon brigadier, mais il fait trop
9
noir pour voir le numéro.
– Il y a bien une demi-heure que nous avons quitté la Cour-Dieu ?
– Une demi-heure environ, mon brigadier.
– Temps de chien ! répéta le brigadier.
– Chien de temps ! fit le simple gendarme.
Il y eut un silence ; et, dame ! même quand on est gendarme, c’est-à-dire un héros modeste toujours prêt à sauvegarder la propriété et à donner sa vie pour l’ordre social, on n’est pas enclin à la causerie quand on chevauche par la pluie et le vent, et par une nuit noire, sur un chemin détrempé, au beau milieu de la forêt d’Orléans, entre Pithiviers et la Cour-Dieu.
Enfin, le brigadier reprit :
– Hé ! Poliveau ?
– Mon brigadier ? répondit le simple gendarme qui répondait à ce nom.
– Quand tu verras une nouvelle borne tu