Jean Gabin

Je Sais

Jean-Alexis-Gabin Moncorgé est né à Paris le 17 mai 1904, il a six frères et sœurs ainés. Son père Fernand, tient un café et se produit parfois en tant que comédien d'opérette sous le pseudonyme de Gabin, sa mère Hélène est chanteuse de café-concert. Il est élevé par sa sœur ainée, Madeleine dans le petit bourg campagnard de Mériel dans le Val-D’oise. Mauvais élève, il décroche tout de même son certificat d'études primaires, mais délaissera le lycée Janson-de-Sailly à Paris, au bout de quelques mois. Jusqu'en 1922, il exerce de nombreux petits boulots, puis son père le force à entrer dans le monde du spectacle aux Folies Bergères, avant de devenir comique troupier. De 1924 à 1925, Jean effectue son service militaire dans la marine nationale à Cherbourg, pendant une permission il épouse la future actrice Marie-Louise Basset, dite Gaby (dont il divorcera en 1929), avec laquelle il n'aura pas d'enfant. A son retour il devient un réel artiste de music-hall, mais sa carrière cinématographique commence à partir de 1928 où il tourne deux courts-métrages. Dans les années 1930, il tournera plusieurs films, devenant au fil du temps une star du cinéma grâce à son charisme exceptionnel. En novembre 1933 il se marie avec Jeanne Mauchain, danseuse de nue au Casino de Paris. Le 3 septembre 1939 Jean Gabin est mobilisé dans la marine nationale à Cherbourg, mais obtient une permission exceptionnelle pour pouvoir terminer le film "Remorques" et aura une brève idylle avec sa partenaire la jeune Michèle Morgan. Refusant de tourner pour les Allemands en 1941, Gabin quitte l'Europe et s'expatrie à Hollywood où il retrouve d'autres acteurs français et commence à fréquenter l'actrice Ginger Rodgers, puis tombe sous le charme de Marlène Dietrich. Le 18 janvier 1943, son divorce avec sa deuxième épouse est prononcé par un tribunal français. Il emménage avec l'actrice d'origine allemande dans sa villa de Californie, et vont entretenir une relation jusqu'en 1947. Par patriotisme il s'engage dans les FNFL, et commence à servir sur un pétrolier militaire en tant que chef de pièce canonnier, un peu plus tard le second-maitre Moncorgé est incorporé comme chef de char sur le Souffleur II, du 2e escadron du régiment blindé de fusiliers-marins de la 2e DB du général Leclerc. Il participe à la libération de Paris, la fermeture de la Poche de Royan et la campagne d'Allemagne qui le conduira au Nid d'aigle de Hitler à Berchtesgaden en Bavière. Démobilisé à la fin de la guerre, il reçoit la Croix de guerre et décoré de la Médaille militaire. Pendant sa période sous les drapeaux Jean Gabin épousera Marie Camilleri de 1943 à 1945. De retour en France, il reprend sa carrière d'acteur, mais il a changé physiquement et moralement. Il refuse de tourner dans le film "Les Portes de la nuit", car Marlène Dietrich, approchée pour le rôle féminin, a également refusé d'incarner la fille d'un collabo. En juin 1949 Jean Gabin épouse Christiane Fournier, dite Dominique, mannequin chez Lanvin. En 1952, il investit toute sa fortune dans le domaine de La Pichonière, en Normandie située sur la commune de Moulin-la-Marche dans l'Orne. Passionné par l'élevage de chevaux, il installe une écurie d'une quinzaine de purs sangs de courses, mais se lance aussi dans l'élevage de bovins. Son parcours au cinéma va lui permettre de tourner avec les plus grands noms du cinéma français et devenir un acteur incontournable des années 50-60, mais dans la décennie suivante, malgré sept films, sa carrière commence à s'essouffler. En 1976 il est à l'affiche de "L'Année Sainte" qui sera sa dernière apparition publique au grand écran. En octobre 1976, lors d’une interview télévisée il apprend par le président de la FNSEA qu'il ne touchera pas l'impôt sécheresse, comprenant qu'il ne sera jamais accepté par le monde paysan. L'acteur décide alors de vendre son domaine agricole normand. Le 15 novembre 1976 Jean Gabin meurt à 72 ans des suites d'une leucémie, à l'Hôpital américain de Neuilly. Ses obsèques ont lieux le 17 novembre au columbarium du Père Lachaise et retransmises à la télévision. Selon ses dernières volontés, ses cendres sont dispersées en mer deux jours plus tard à bord de l'avisot Detroyat, en présence de son épouse, d'acteurs et de personnalités. Il commence sa carrière comme chanteur de revue et d'opérette, puis s'impose à l'écran, devenant une figure incontournable du cinéma français. « Gueule d'amour » tournant avec les réalisateurs importants de l'entre-deux-guerres comme Julien Duvivier ou Jean Renoir, il devient, après la guerre (où il s'est engagé comme marin, puis chef de char au sein du régiment blindé des fusiliers-marins des Forces françaises libres), un « pacha » au physique imposant et au regard sombre incarnant la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec la même droiture, dans des films bien souvent dialogués par Michel Audiard. Sa filmographie, dénombrant 95 films, compte un nombre important de classiques, parmi lesquels Gueule d'amour, La Bête humaine, Pépé le Moko, Le Quai des brumes, La Grande Illusion, Touchez pas au grisbi, Un singe en hiver, Le Chat, Le Pacha ou La Traversée de Paris. Il tourne avec la plupart des grands acteurs du cinéma français de l'époque dont certains, comme Lino Ventura, Bernard Blier, Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon, sont ses amis. Acteur populaire, il a attiré plus de 161 millions de spectateurs dans les salles au cours de sa carrière d’après-guerre, auxquels il faut ajouter ses nombreux succès parmi sa trentaine de films d'avant-guerre.