Iôn (Ion)

Fiction & Literature, Drama, Anthologies, Nonfiction, Entertainment, Greek & Roman
Cover of the book Iôn (Ion) by Euripide, Traducteur : Leconte de Lisle, er
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Author: Euripide, Traducteur : Leconte de Lisle ISBN: 1230001560169
Publisher: er Publication: February 24, 2017
Imprint: Language: French
Author: Euripide, Traducteur : Leconte de Lisle
ISBN: 1230001560169
Publisher: er
Publication: February 24, 2017
Imprint:
Language: French

Extrait :

Atlas, qui, de ses épaules d’airain, soutient l’Ouranos, demeure antique des Dieux, engendra, d’une Déesse, Maia, qui m’a enfanté, moi, Hermès, messager de Zeus, du plus grand des Daimones. Et je suis venu sur cette terre Delphienne, le nombril du monde, où Phoibos chante pour les hommes, révélant par ses divinations les choses présentes et futures. Il y a, en effet, une Ville illustre des Hellènes, appelée du nom de Pallas qui porte une lance d’or, où Phoibos s’unit par violence à Kréousa, fille d’Érékhtheus, sous la citadelle de Pallas, en ce lieu de la terre des Athènaiens que les maîtres de l’Atthis nomment les Roches septentrionales de Makra. Son père ne le sachant point, car il plut ainsi au Dieu, elle porta le fardeau de son ventre ; et le temps étant venu, quand elle eut enfanté un fils, elle le porta dans ce même antre où elle s’était unie au Dieu, et elle l’exposa, pour qu’il mourût, dans une corbeille ronde et creuse, suivant la coutume de ses aïeux et d’Érikhthonios fils de la terre. Et, en effet, la fille de Zeus lui avait donné deux dragons chargés de la défendre, sous la garde des vierges Agraulides. De là vient la coutume des Érékhthides d’élever leurs enfants entourés de serpents dorés. La Vierge orna donc son fils d’une parure semblable, bien qu’il dût mourir. Et, alors, mon frère Phoibos me fit cette prière : — Ô frère, étant allé vers le peuple autokhthône de l’illustre Athèna, car tu connais la Ville de la Déesse, tu prendras sous la roche creuse un enfant nouveau-né. Porte-le, avec la corbeille et ses langes, à mon fatidique temple Delphien, et dépose-le à l’entrée de mes demeures. Pour le reste, cet enfant étant le mien, afin que tu le saches, c’est à moi de m’en inquiéter. — Afin de plaire à mon frère Loxias, j’ai emporté la corbeille tressée de joncs, et j’ai déposé l’enfant sur les marches de ce temple, et j’ai découvert la corbeille creuse, pour qu’on pût voir l’enfant. Et à l’heure où Hèlios gravissait sa courbe, la Prophétesse, sortant du temple du Dieu, jeta les yeux sur le jeune enfant et s’étonna qu’une fille Delphide eût osé porter un fruit clandestin dans la demeure divine. Elle voulait le rejeter du seuil sacré ; mais la pitié l’empêcha d’être cruelle, et le Dieu protégea l’enfant, afin qu’il ne fût pas rejeté du Temple. Donc, l’ayant recueilli, elle le nourrit ; mais elle ne sait pas que Phoibos est son père, ni de quelle mère il est né ; et l’enfant aussi ignore ses parents. Aussi longtemps qu’il a été tout jeune, prenant sa nourriture sur l’autel, il a joué çà et là ; mais, étant devenu homme, les Delphiens l’ont fait gardien des richesses du Dieu et leur intendant fidèle, et il mène jusqu’à ce moment, dans le Temple, une vie toujours irréprochable.

Euripide,  (Salamine vers -480 - Macédoine en -406) est un des trois grands tragiques de l'Athènes classique, avec Eschyle et Sophocle. Il reste d'Euripide plus de pièces que d'Eschyle et Sophocle réunis, parce que sa popularité augmentait tandis que la leur déclinait. Il connut un immense succès durant l'époque hellénistique.

Euripide est à l'origine d'innovations qui ont profondément influencé le théâtre, particulièrement par sa représentation des héros traditionnels et mythiques comme des personnes ordinaires faisant face à des circonstances extraordinaires. Il a fait, par cette nouvelle approche, figure de pionnier, et des écrivains ont plus tard adapté à la comédie ces développements, dont certains sont caractéristiques du roman de chevalerie.

Traducteur : Leconte de Lisle écrivain et poète français (1818 – 1894)

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Extrait :

Atlas, qui, de ses épaules d’airain, soutient l’Ouranos, demeure antique des Dieux, engendra, d’une Déesse, Maia, qui m’a enfanté, moi, Hermès, messager de Zeus, du plus grand des Daimones. Et je suis venu sur cette terre Delphienne, le nombril du monde, où Phoibos chante pour les hommes, révélant par ses divinations les choses présentes et futures. Il y a, en effet, une Ville illustre des Hellènes, appelée du nom de Pallas qui porte une lance d’or, où Phoibos s’unit par violence à Kréousa, fille d’Érékhtheus, sous la citadelle de Pallas, en ce lieu de la terre des Athènaiens que les maîtres de l’Atthis nomment les Roches septentrionales de Makra. Son père ne le sachant point, car il plut ainsi au Dieu, elle porta le fardeau de son ventre ; et le temps étant venu, quand elle eut enfanté un fils, elle le porta dans ce même antre où elle s’était unie au Dieu, et elle l’exposa, pour qu’il mourût, dans une corbeille ronde et creuse, suivant la coutume de ses aïeux et d’Érikhthonios fils de la terre. Et, en effet, la fille de Zeus lui avait donné deux dragons chargés de la défendre, sous la garde des vierges Agraulides. De là vient la coutume des Érékhthides d’élever leurs enfants entourés de serpents dorés. La Vierge orna donc son fils d’une parure semblable, bien qu’il dût mourir. Et, alors, mon frère Phoibos me fit cette prière : — Ô frère, étant allé vers le peuple autokhthône de l’illustre Athèna, car tu connais la Ville de la Déesse, tu prendras sous la roche creuse un enfant nouveau-né. Porte-le, avec la corbeille et ses langes, à mon fatidique temple Delphien, et dépose-le à l’entrée de mes demeures. Pour le reste, cet enfant étant le mien, afin que tu le saches, c’est à moi de m’en inquiéter. — Afin de plaire à mon frère Loxias, j’ai emporté la corbeille tressée de joncs, et j’ai déposé l’enfant sur les marches de ce temple, et j’ai découvert la corbeille creuse, pour qu’on pût voir l’enfant. Et à l’heure où Hèlios gravissait sa courbe, la Prophétesse, sortant du temple du Dieu, jeta les yeux sur le jeune enfant et s’étonna qu’une fille Delphide eût osé porter un fruit clandestin dans la demeure divine. Elle voulait le rejeter du seuil sacré ; mais la pitié l’empêcha d’être cruelle, et le Dieu protégea l’enfant, afin qu’il ne fût pas rejeté du Temple. Donc, l’ayant recueilli, elle le nourrit ; mais elle ne sait pas que Phoibos est son père, ni de quelle mère il est né ; et l’enfant aussi ignore ses parents. Aussi longtemps qu’il a été tout jeune, prenant sa nourriture sur l’autel, il a joué çà et là ; mais, étant devenu homme, les Delphiens l’ont fait gardien des richesses du Dieu et leur intendant fidèle, et il mène jusqu’à ce moment, dans le Temple, une vie toujours irréprochable.

Euripide,  (Salamine vers -480 - Macédoine en -406) est un des trois grands tragiques de l'Athènes classique, avec Eschyle et Sophocle. Il reste d'Euripide plus de pièces que d'Eschyle et Sophocle réunis, parce que sa popularité augmentait tandis que la leur déclinait. Il connut un immense succès durant l'époque hellénistique.

Euripide est à l'origine d'innovations qui ont profondément influencé le théâtre, particulièrement par sa représentation des héros traditionnels et mythiques comme des personnes ordinaires faisant face à des circonstances extraordinaires. Il a fait, par cette nouvelle approche, figure de pionnier, et des écrivains ont plus tard adapté à la comédie ces développements, dont certains sont caractéristiques du roman de chevalerie.

Traducteur : Leconte de Lisle écrivain et poète français (1818 – 1894)

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