Author: | Vincent Campenon | ISBN: | 1230002441535 |
Publisher: | Paris : Nepveu, 1824 | Publication: | July 23, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Vincent Campenon |
ISBN: | 1230002441535 |
Publisher: | Paris : Nepveu, 1824 |
Publication: | July 23, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Dès les premières pages de ce livre, on s’apercevra du motif qui me l’a fait entreprendre. Commencé depuis près de deux ans, il eût dû paroître beaucoup plus tôt. Mais j’ai souvent été interrompu par des causes qui me sont personnelles, et qui ne peuvent être que fort indifférentes à ceux qui me liront.
Assez récemment, la mort de M. de La Tour, à qui ces lettres sont adressées, est venue suspendre encore mon travail.
Je dois dire ici un mot de cet homme de bien, qui ne fut guère connu que de ses amis. Il en eut, il méritoit d’en avoir ; et l’on ne pourra pas en douter, quand on saura qu’il fut intimement lié avec M. d’Angivilliers et M. Ducis. Le goût qu’il avoit, et qu’il conserva toujours pour les lettres, lui avoit fait obtenir, il y a plus de quarante ans, de Gustave III, qui l’a voit vu plusieurs fois dans le voyage qu’il fit en France, sous le nom du comte de Haga, le titre de correspondant littéraire du roi de Suède, à Paris, titre qu’il garda sous le roi régnant, et dont il a rempli les fonctions jusqu’à la fin de sa vie.
Une heureuse conformité de principes et de goûts établit, entre M. Ducis et lui, une liaison qui dura plus de vingt ans sans le plus léger nuage, et que la mort seule put détruire.
Il y avoit déjà plusieurs années que nous avions perdu M. Ducis, quand je m’ouvris à M. de La Tour du projet que je réalise aujourd’hui. Il accueillit cette idée avec une joie, je dirois presque une reconnoissance, qui me toucha vivement. Il me donna tous les papiers relatifs à son ami, qui étoient en sa possession ; et se mit lui-même en quête, avec beaucoup de zèle et de bonté, pour me faire obtenir des détails, des renseignements qui pouvoient m’être utiles. Il vint, à plusieurs reprises, me presser de me mettre à l’ouvrage, m’encourager dès que je m’y fus mis ; et, chaque fois qu’il rencontroit ceux de mes amis dont il étoit connu, il leur parloit de ces lettres comme d’une des plus douces consolations de sa vieillesse.
La nouvelle de sa mort fut pour moi un sujet de découragement, qui me fit laisser de côté ce travail pendant un assez long temps ; je ne le repris enfin qu’avec la résolution de ne rien changer à ma première intention. Ainsi, c’est encore à M. de La Tour que ces lettres sont adressées. Ce n’est plus, il est vrai, une consolation que je puisse offrir à sa vieillesse ; mais c’est du moins un hommage que je rends à sa mémoire.
Dès les premières pages de ce livre, on s’apercevra du motif qui me l’a fait entreprendre. Commencé depuis près de deux ans, il eût dû paroître beaucoup plus tôt. Mais j’ai souvent été interrompu par des causes qui me sont personnelles, et qui ne peuvent être que fort indifférentes à ceux qui me liront.
Assez récemment, la mort de M. de La Tour, à qui ces lettres sont adressées, est venue suspendre encore mon travail.
Je dois dire ici un mot de cet homme de bien, qui ne fut guère connu que de ses amis. Il en eut, il méritoit d’en avoir ; et l’on ne pourra pas en douter, quand on saura qu’il fut intimement lié avec M. d’Angivilliers et M. Ducis. Le goût qu’il avoit, et qu’il conserva toujours pour les lettres, lui avoit fait obtenir, il y a plus de quarante ans, de Gustave III, qui l’a voit vu plusieurs fois dans le voyage qu’il fit en France, sous le nom du comte de Haga, le titre de correspondant littéraire du roi de Suède, à Paris, titre qu’il garda sous le roi régnant, et dont il a rempli les fonctions jusqu’à la fin de sa vie.
Une heureuse conformité de principes et de goûts établit, entre M. Ducis et lui, une liaison qui dura plus de vingt ans sans le plus léger nuage, et que la mort seule put détruire.
Il y avoit déjà plusieurs années que nous avions perdu M. Ducis, quand je m’ouvris à M. de La Tour du projet que je réalise aujourd’hui. Il accueillit cette idée avec une joie, je dirois presque une reconnoissance, qui me toucha vivement. Il me donna tous les papiers relatifs à son ami, qui étoient en sa possession ; et se mit lui-même en quête, avec beaucoup de zèle et de bonté, pour me faire obtenir des détails, des renseignements qui pouvoient m’être utiles. Il vint, à plusieurs reprises, me presser de me mettre à l’ouvrage, m’encourager dès que je m’y fus mis ; et, chaque fois qu’il rencontroit ceux de mes amis dont il étoit connu, il leur parloit de ces lettres comme d’une des plus douces consolations de sa vieillesse.
La nouvelle de sa mort fut pour moi un sujet de découragement, qui me fit laisser de côté ce travail pendant un assez long temps ; je ne le repris enfin qu’avec la résolution de ne rien changer à ma première intention. Ainsi, c’est encore à M. de La Tour que ces lettres sont adressées. Ce n’est plus, il est vrai, une consolation que je puisse offrir à sa vieillesse ; mais c’est du moins un hommage que je rends à sa mémoire.