Author: | T. Combe | ISBN: | 1230000662949 |
Publisher: | Genevieve LECOINTE | Publication: | September 14, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | T. Combe |
ISBN: | 1230000662949 |
Publisher: | Genevieve LECOINTE |
Publication: | September 14, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
— Les enfants des pauvres pullulent comme des lapins ! Prononça M. le secrétaire communal. Nous en entretenons déjà quinze. C’est bon, mettez le petit dans ce coin et qu’il attende.
— Monsieur le secrétaire, vous tâcherez qu’on le place chez de braves gens.
— Asseyez-vous, je vous dis ! Vous voyez bien que je suis occupé…
Et il se replongea dans la lecture d’un article en trois colonnes dont il était l’auteur et qui débutait ainsi : « La philanthropie, cette vertu qui de la terre ferait un Paradis, si elle était plus universellement pratiquée… » M. le secrétaire aimait les suavités de sa prose et s’en pourléchait les lèvres ; il aimait le rayon de soleil qui tombant de la haute fenêtre lui caressait le dos ; il aimait l’aspect important de son bureau, les stores de coutil rayé, le drap vert du pupitre, les piles de registres et la barrière de canevas gommé qui séparait le sanctuaire du parc au public…
Le public, cette collection de gens indiscrets sans cesse occupés à demander des renseignements ou des secours, était une grande épreuve pour M. le secrétaire. S’il avait pu interdire au public l’entrée de son bureau, il aurait été parfaitement heureux et probablement aimable. Au bout de dix minutes, s’arrachant à son journal sous la contrainte des deux paires d’yeux qui le contemplaient à travers le canevas, il se décida à se lever.
— Les enfants des pauvres pullulent comme des lapins ! Prononça M. le secrétaire communal. Nous en entretenons déjà quinze. C’est bon, mettez le petit dans ce coin et qu’il attende.
— Monsieur le secrétaire, vous tâcherez qu’on le place chez de braves gens.
— Asseyez-vous, je vous dis ! Vous voyez bien que je suis occupé…
Et il se replongea dans la lecture d’un article en trois colonnes dont il était l’auteur et qui débutait ainsi : « La philanthropie, cette vertu qui de la terre ferait un Paradis, si elle était plus universellement pratiquée… » M. le secrétaire aimait les suavités de sa prose et s’en pourléchait les lèvres ; il aimait le rayon de soleil qui tombant de la haute fenêtre lui caressait le dos ; il aimait l’aspect important de son bureau, les stores de coutil rayé, le drap vert du pupitre, les piles de registres et la barrière de canevas gommé qui séparait le sanctuaire du parc au public…
Le public, cette collection de gens indiscrets sans cesse occupés à demander des renseignements ou des secours, était une grande épreuve pour M. le secrétaire. S’il avait pu interdire au public l’entrée de son bureau, il aurait été parfaitement heureux et probablement aimable. Au bout de dix minutes, s’arrachant à son journal sous la contrainte des deux paires d’yeux qui le contemplaient à travers le canevas, il se décida à se lever.