Author: | Eugène Viollet-le-Duc | ISBN: | 1230001336986 |
Publisher: | MC | Publication: | September 7, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Eugène Viollet-le-Duc |
ISBN: | 1230001336986 |
Publisher: | MC |
Publication: | September 7, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Au xiie siècle le château de Pierrefonds, ou plutôt de Pierrefonts, était déjà un poste militaire d’une grande importance, possédé par un comte de Soissons, nommé Conon. Il avait été, à la mort de ce seigneur qui ne laissait pas d’héritiers, acquis par Philippe-Auguste, et ce prince avait confié l’administration des terres à un bailli et à un prévôt, abandonnant la jouissance des bâtiments seigneuriaux aux religieux de Saint-Sulpice. En vertu de cette acquisition, leshommes coutumiers du bourg avaient obtenu du roi une « charte de commune qui proscrivait l’exercice des droits de servitude, de mainmorte, et de formariage… ; et, en reconnaissance de cette immunité, les bourgeois de Pierrefonds devaient fournir au roi soixante sergents, avec une voiture attelée de quatre chevaux.[1] » Par suite de ce démembrement de l’ancien domaine, le château n’était guère plus qu’une habitation rurale ; mais, sous le règne de Charles VI, Louis d’Orléans, premier duc de Valois, jugea bon d’augmenter ses places de sûreté, et se mit en devoir, en 1390, de faire reconstruire le château de Pierrefonds sur un point plus fort et mieux choisi, c’est-à-dire à l’extrémité du promontoire qui domine une des plus riches vallées des environs de Compiègne, en profitant des escarpements naturels pour protéger les défenses sur trois côtés, tandis que l’ancien château était assis sur le plateau même, à cinq cents mètres environ de l’escarpement.
Au xiie siècle le château de Pierrefonds, ou plutôt de Pierrefonts, était déjà un poste militaire d’une grande importance, possédé par un comte de Soissons, nommé Conon. Il avait été, à la mort de ce seigneur qui ne laissait pas d’héritiers, acquis par Philippe-Auguste, et ce prince avait confié l’administration des terres à un bailli et à un prévôt, abandonnant la jouissance des bâtiments seigneuriaux aux religieux de Saint-Sulpice. En vertu de cette acquisition, leshommes coutumiers du bourg avaient obtenu du roi une « charte de commune qui proscrivait l’exercice des droits de servitude, de mainmorte, et de formariage… ; et, en reconnaissance de cette immunité, les bourgeois de Pierrefonds devaient fournir au roi soixante sergents, avec une voiture attelée de quatre chevaux.[1] » Par suite de ce démembrement de l’ancien domaine, le château n’était guère plus qu’une habitation rurale ; mais, sous le règne de Charles VI, Louis d’Orléans, premier duc de Valois, jugea bon d’augmenter ses places de sûreté, et se mit en devoir, en 1390, de faire reconstruire le château de Pierrefonds sur un point plus fort et mieux choisi, c’est-à-dire à l’extrémité du promontoire qui domine une des plus riches vallées des environs de Compiègne, en profitant des escarpements naturels pour protéger les défenses sur trois côtés, tandis que l’ancien château était assis sur le plateau même, à cinq cents mètres environ de l’escarpement.