Author: | Denis Diderot, Friedrich Melchior Grimm, François Chéron, Luglien-François Thory | ISBN: | 1230003096338 |
Publisher: | Furne (Paris) : 1829 | Publication: | February 22, 2019 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Denis Diderot, Friedrich Melchior Grimm, François Chéron, Luglien-François Thory |
ISBN: | 1230003096338 |
Publisher: | Furne (Paris) : 1829 |
Publication: | February 22, 2019 |
Imprint: | |
Language: | French |
Nous remplissons un double devoir envers le public, en lui restituant plusieurs pièces intéressantes, dont une autorité inquiète et arbitraire avait interdit la publication, et en lui offrant le complément d’une Correspondance généralement considérée comme l’une des mines les plus riches à exploiter pour l’histoire littéraire, philosophique et politique du dix-huitième siècle.
La première partie de cette Correspondance devait être originairement publiée en sept volumes. Un grand nombre de lettres et d’articles ayant été supprimés par la censure impériale, les éditeurs ont été forcés de se réduire à six volumes, et de retrancher ainsi, avec les morceaux supprimés, beaucoup d’autres articles et documens qui n’avaient pas moins d’intérêt que ceux que l’on avait conservés, mais qui n’auraient pas suffi pour former un septième volume.
C’est de ces divers matériaux réunis, que se compose le volume de supplément que nous publions aujourd’hui.
Il suffira de lire la table des matières pour distinguer, à la seule inspection des titres, les sujets dont la discussion devait sembler redoutable à un gouvernement absolu et tyrannique.
Ne devaient-ils pas frémir du titre seul des Commissions extraordinaires en matière criminelle, tous ceux qui étaient poursuivis par le souvenir du duc d’Enghien et des fossés de Vincennes ?
Celui qui avait lancé tant de décrets contraires à la liberté du commerce et de l’industrie, pouvait-il souffrir que l’on répandît des lumières sur les inconvéniens et les abus des Lois prohibitives ?
A plus forte raison devait-il être offusqué de tout ce qui pouvait tendre à régler l’autorité d’un monarque, à l’accorder avec les principes d’une sage liberté, et par conséquent à jeter, même indirectement, la plus légère défaveur sur l’usurpation, l’esprit de conquête, les armées trop nombreuses, etc. C’est ce qui a dû faire rejeter les articles sur le Testament du cardinal Alberoni, l’éducation des princes, l’économie politique et la législation, le Testament du cardinal de Richelieu, etc.
Toutes les nations et tous les gouvernemens de l’Europe n’ayant jamais été, à ses yeux, que des instrumens propres à être mis en jeu au gré de sa politique ambitieuse, on ne doit pas être surpris que ses agens aient proscrit toutes les vues, tous les moyens qui avaient pour but d’accroître la prospérité, et surtout d’assurer l’indépendance des peuples et des souverains, qu’il considérait comme ses vassaux. C’est à cette défiance ombrageuse que doit être attribuée la suppression des articles sur le gouvernement de la Pologne, sur celui de la Suède, etc.
Enfin, son avidité de louanges, et sa jalousie de toute illustration, devaient suffire pour soustraire à la publicité le Sermon philosophique, l’une des pièces les plus importantes de ce volume, et dont une partie est consacrée à l’éloge de tous les princes dont le baron de Grimm était correspondant.
Ce Sermon philosophique nous a paru, sous d’autres rapports, une pièce éminemment historique.
Nous remplissons un double devoir envers le public, en lui restituant plusieurs pièces intéressantes, dont une autorité inquiète et arbitraire avait interdit la publication, et en lui offrant le complément d’une Correspondance généralement considérée comme l’une des mines les plus riches à exploiter pour l’histoire littéraire, philosophique et politique du dix-huitième siècle.
La première partie de cette Correspondance devait être originairement publiée en sept volumes. Un grand nombre de lettres et d’articles ayant été supprimés par la censure impériale, les éditeurs ont été forcés de se réduire à six volumes, et de retrancher ainsi, avec les morceaux supprimés, beaucoup d’autres articles et documens qui n’avaient pas moins d’intérêt que ceux que l’on avait conservés, mais qui n’auraient pas suffi pour former un septième volume.
C’est de ces divers matériaux réunis, que se compose le volume de supplément que nous publions aujourd’hui.
Il suffira de lire la table des matières pour distinguer, à la seule inspection des titres, les sujets dont la discussion devait sembler redoutable à un gouvernement absolu et tyrannique.
Ne devaient-ils pas frémir du titre seul des Commissions extraordinaires en matière criminelle, tous ceux qui étaient poursuivis par le souvenir du duc d’Enghien et des fossés de Vincennes ?
Celui qui avait lancé tant de décrets contraires à la liberté du commerce et de l’industrie, pouvait-il souffrir que l’on répandît des lumières sur les inconvéniens et les abus des Lois prohibitives ?
A plus forte raison devait-il être offusqué de tout ce qui pouvait tendre à régler l’autorité d’un monarque, à l’accorder avec les principes d’une sage liberté, et par conséquent à jeter, même indirectement, la plus légère défaveur sur l’usurpation, l’esprit de conquête, les armées trop nombreuses, etc. C’est ce qui a dû faire rejeter les articles sur le Testament du cardinal Alberoni, l’éducation des princes, l’économie politique et la législation, le Testament du cardinal de Richelieu, etc.
Toutes les nations et tous les gouvernemens de l’Europe n’ayant jamais été, à ses yeux, que des instrumens propres à être mis en jeu au gré de sa politique ambitieuse, on ne doit pas être surpris que ses agens aient proscrit toutes les vues, tous les moyens qui avaient pour but d’accroître la prospérité, et surtout d’assurer l’indépendance des peuples et des souverains, qu’il considérait comme ses vassaux. C’est à cette défiance ombrageuse que doit être attribuée la suppression des articles sur le gouvernement de la Pologne, sur celui de la Suède, etc.
Enfin, son avidité de louanges, et sa jalousie de toute illustration, devaient suffire pour soustraire à la publicité le Sermon philosophique, l’une des pièces les plus importantes de ce volume, et dont une partie est consacrée à l’éloge de tous les princes dont le baron de Grimm était correspondant.
Ce Sermon philosophique nous a paru, sous d’autres rapports, une pièce éminemment historique.