COQUECIGRUES

Fiction & Literature, Action Suspense, Classics, Historical
Cover of the book COQUECIGRUES by JULES RENARD, Jwarlal
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: JULES RENARD ISBN: 1230002408613
Publisher: Jwarlal Publication: July 4, 2018
Imprint: Language: French
Author: JULES RENARD
ISBN: 1230002408613
Publisher: Jwarlal
Publication: July 4, 2018
Imprint:
Language: French

Extrait de ce classique populaire de JULES RENARD :

Le vieil homme s'efforça de regarder ses souliers cirés, et les plis que formait, aux genoux, son pantalon clair trop longtemps laissé dans l'armoire. Il réunit les mollets, se tint moins courbe, donna, son gilet bien tiré, une chiquenaude à sa cravate folle, et dit tout haut:

—Je crois que je suis prêt à recevoir nos soldats français.

Sa blanche tête tremblante remua plus rapidement que de coutume, avec une sorte de joie. Il zézayait, disait: «Ze crois, ze veux», comme si, à cause de l'agitation de sa tête, il n'avait plus le temps de toucher aux mots que du bout de la langue, de l'extrême pointe.

—Ne vas-tu pas à la pêche? lui dit sa femme.

—Je veux être là quand ils arriveront.

—Tu seras de retour!

—Oh! si je les manquais!

Il ne voulait pas les manquer. Écartant sans cesse les battants de la fenêtre qui n'était jamais assez ouverte, il tentait de fixer sur la grande route le point le plus rapproché de l'horizon. Il eût dit aux maisons mal alignées:

—Ôtez-vous: vous me gênez.

Sa tête faisait le geste du tic tac des pendules. Elle étonnait d'abord par cette mobilité continue. Volontiers on l'aurait calmée, en posant le bout du doigt, par amusement, sur le front. Puis, à la longue, si elle n'inspirait aucune pitié, elle agaçait. Elle était à briser d'un coup de poing violent.

Le vieil homme inoffensif souriait au régiment attendu. Parfois il répétait à sa femme:

—Nous logerons sans doute une dizaine de soldats. Prépare une soupe à la crème pour vingt. Ils mangeront bien double.

—Mais, répondait sa femme prudente, j'ai encore un reste de haricots rouges.

—Je te dis de leur préparer une soupe à la crème pour vingt, et tu leur prêteras nos cuillers de ruolz, tu m'entends, non celles d'étain.

Il avait encore eu la prévenance de disposer toutes ses lignes contre le mur. Le crin renouvelé, l'hameçon neuf, elles attendaient les amateurs, auxquels il n'aurait plus qu'à indiquer les bons endroits.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Extrait de ce classique populaire de JULES RENARD :

Le vieil homme s'efforça de regarder ses souliers cirés, et les plis que formait, aux genoux, son pantalon clair trop longtemps laissé dans l'armoire. Il réunit les mollets, se tint moins courbe, donna, son gilet bien tiré, une chiquenaude à sa cravate folle, et dit tout haut:

—Je crois que je suis prêt à recevoir nos soldats français.

Sa blanche tête tremblante remua plus rapidement que de coutume, avec une sorte de joie. Il zézayait, disait: «Ze crois, ze veux», comme si, à cause de l'agitation de sa tête, il n'avait plus le temps de toucher aux mots que du bout de la langue, de l'extrême pointe.

—Ne vas-tu pas à la pêche? lui dit sa femme.

—Je veux être là quand ils arriveront.

—Tu seras de retour!

—Oh! si je les manquais!

Il ne voulait pas les manquer. Écartant sans cesse les battants de la fenêtre qui n'était jamais assez ouverte, il tentait de fixer sur la grande route le point le plus rapproché de l'horizon. Il eût dit aux maisons mal alignées:

—Ôtez-vous: vous me gênez.

Sa tête faisait le geste du tic tac des pendules. Elle étonnait d'abord par cette mobilité continue. Volontiers on l'aurait calmée, en posant le bout du doigt, par amusement, sur le front. Puis, à la longue, si elle n'inspirait aucune pitié, elle agaçait. Elle était à briser d'un coup de poing violent.

Le vieil homme inoffensif souriait au régiment attendu. Parfois il répétait à sa femme:

—Nous logerons sans doute une dizaine de soldats. Prépare une soupe à la crème pour vingt. Ils mangeront bien double.

—Mais, répondait sa femme prudente, j'ai encore un reste de haricots rouges.

—Je te dis de leur préparer une soupe à la crème pour vingt, et tu leur prêteras nos cuillers de ruolz, tu m'entends, non celles d'étain.

Il avait encore eu la prévenance de disposer toutes ses lignes contre le mur. Le crin renouvelé, l'hameçon neuf, elles attendaient les amateurs, auxquels il n'aurait plus qu'à indiquer les bons endroits.

More books from Jwarlal

Cover of the book MY LIFE IN MANY STATES AND IN FOREIGN LANDS by JULES RENARD
Cover of the book CARMILLA by JULES RENARD
Cover of the book THE BARBER OF PARIS by JULES RENARD
Cover of the book IN FACCIA AL DESTINO by JULES RENARD
Cover of the book A TALE OF TWO CITIES A STORY OF THE FRENCH REVOLUTION by JULES RENARD
Cover of the book SIXTH SERIES PLAYS OF GALSWORTHY by JULES RENARD
Cover of the book MADAM CROWL'S GHOST and THE DEAD SEXTON by JULES RENARD
Cover of the book THE EDUCATION OF HENRY ADAMS by JULES RENARD
Cover of the book Suzanne Normis by JULES RENARD
Cover of the book WITHIN AN INCH OF HIS LIFE by JULES RENARD
Cover of the book LE LIVRE DE LA PITIÉ ET DE LA MORT by JULES RENARD
Cover of the book GULMORE, THE BOSS. by JULES RENARD
Cover of the book THE FOREST OF VAZON by JULES RENARD
Cover of the book HISTOIRE D'UN BAISER by JULES RENARD
Cover of the book LES AMOURS D'UNE EMPOISONNEUSE by JULES RENARD
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy