Author: | Ernest Du Laurens de La Barre (1819-1881), François-Marie Luzel (1821-1895), Émile Souvestre | ISBN: | 1230002238388 |
Publisher: | Nantes : Societe des Bibliophiles Bretons, 1891 | Publication: | March 27, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Ernest Du Laurens de La Barre (1819-1881), François-Marie Luzel (1821-1895), Émile Souvestre |
ISBN: | 1230002238388 |
Publisher: | Nantes : Societe des Bibliophiles Bretons, 1891 |
Publication: | March 27, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
La Basse-Bretange conteuse et légendaire. Lorsque le comte de Flavigny se maria, le prince de Polignac, ministre des affaires étrangères et président du conseil, prit part à un déjeuner intime après la bénédiction nuptiale. Il se montra des plus empressés à l’égard d’une petite fille de deux ans et demi, Louise d’Agoult, et, l’aidant à ranger sur la table les animaux d’une belle arche de Noé dont on venait de faire présent à l’enfant, il lui expliqua avec une complaisance charmante la différence que le bon Dieu avait mise entre un dromadaire et un chameau. Puis il retourna au ministère pour y préparer des élections. Nos littérateurs d’hier et nos savants d’aujourd’hui agissent comme le confident de Charles X : ils ne croient pas déroger en s’occupant du peuple, cet éternel grand enfant, et des traditions qui reflètent son âme. Leurs devanciers n’avaient vu dans les Contes de ma mère l’Oye que des histoires sans valeur, invraisemblables récits placés dans la bouche des vieilles femmes pour l’ébahissement des marmots. Un bon Français, homme de sens et de goût, eut le mérite de réagir, il y a deux cents ans, contre une telle injustice.
La Basse-Bretange conteuse et légendaire. Lorsque le comte de Flavigny se maria, le prince de Polignac, ministre des affaires étrangères et président du conseil, prit part à un déjeuner intime après la bénédiction nuptiale. Il se montra des plus empressés à l’égard d’une petite fille de deux ans et demi, Louise d’Agoult, et, l’aidant à ranger sur la table les animaux d’une belle arche de Noé dont on venait de faire présent à l’enfant, il lui expliqua avec une complaisance charmante la différence que le bon Dieu avait mise entre un dromadaire et un chameau. Puis il retourna au ministère pour y préparer des élections. Nos littérateurs d’hier et nos savants d’aujourd’hui agissent comme le confident de Charles X : ils ne croient pas déroger en s’occupant du peuple, cet éternel grand enfant, et des traditions qui reflètent son âme. Leurs devanciers n’avaient vu dans les Contes de ma mère l’Oye que des histoires sans valeur, invraisemblables récits placés dans la bouche des vieilles femmes pour l’ébahissement des marmots. Un bon Français, homme de sens et de goût, eut le mérite de réagir, il y a deux cents ans, contre une telle injustice.