Contes d’Andersen (version illustrée)(1876)

Fiction & Literature, Action Suspense, Science Fiction & Fantasy, Science Fiction
Cover of the book Contes d’Andersen (version illustrée)(1876) by Hans Christian Andersen, Hans Christian Andersen
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Author: Hans Christian Andersen ISBN: 1230003330821
Publisher: Hans Christian Andersen Publication: July 21, 2019
Imprint: Language: French
Author: Hans Christian Andersen
ISBN: 1230003330821
Publisher: Hans Christian Andersen
Publication: July 21, 2019
Imprint:
Language: French

Contes d’Andersen (version illustrée) publié chez Librairie Hachette et Cie, 1876 de Hans Christian Andersen (1805–1875)
Traduction par David Soldi (1819–1884) et Illustrations par Bertall(1820-1882)
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Hans Christian Andersen a écrit environ cent-cinquante contes de fées dont le style, la concision et l'inspiration originale lui ont valu une gloire immédiate dans de nombreux pays, sauf au Danemark, où l'on a tardé à reconnaître son talent.
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extrait
L’INTRÉPIDE SOLDAT DE PLOMB.
Il y avait une fois vingt-cinq soldats de plomb, tous frères, car ils étaient nés d’une vieille cuiller de plomb. L’arme au bras, l’œil fixe, l’uniforme rouge et bleu, quelle fière mine ils avaient tous ! La première chose qu’ils entendirent en ce monde, quand fut enlevé le couvercle de la boîte qui les renfermait, ce fut ce cri : “ Des soldats de plomb ! ” que poussait un petit garçon en battant des mains. On les lui avait donnés en cadeau pour sa fête, et il s’amusait à les ranger sur la table. Tous les soldats se ressemblaient parfaitement, à l’exception d’un seul, qui n’avait qu’une jambe : on l’avait jeté dans le moule le dernier, et il ne restait pas assez de plomb. Cependant il se tenait aussi ferme sur cette jambe que les autres sur deux, et c’est lui précisément qu’il nous importe de connaître.
Sur la table où étaient rangés nos soldats, il se trouvait beaucoup d’autres joujoux ; mais ce qu’il y avait de plus curieux, c’était un charmant château de papier. À travers les petites fenêtres, on pouvait voir jusque dans les salons. Au dehors se dressaient de petits arbres autour d’un petit miroir imitant un petit lac ; des cygnes en cire y nageaient et s’y réflétaient. Tout cela était bien gentil ; mais ce qu’il y avait de bien plus gentil encore, c’était une petite demoiselle debout à la porte ouverte du château. Elle aussi était de papier ; mais elle portait un jupon de linon transparent et très-léger, et au-dessus de l’épaule, en guise d’écharpe, un petit ruban bleu, étroit, au milieu duquel étincelait une paillette aussi grande que sa figure. La petite demoiselle tenait ses deux bras étendus, car c’était une danseuse, et elle levait une jambe si haut dans l’air, que le petit soldat de plomb ne put la découvrir, et s’imagina que la demoiselle n’avait comme lui qu’une jambe.
« Voilà une femme qui me conviendrait, pensa-t-il, mais elle est trop grande dame. Elle habite un château, moi une boîte, en compagnie de vingt-quatre camarades, et je n’y trouverais pas même une place pour elle. Cependant il faut que je fasse sa connaissance. »
Et, ce disant, il s’étendit derrière une tabatière. Là, il pouvait à son aise regarder l’élégante petite dame, qui toujours se tenait sur une jambe, sans perdre l’équilibre.
Le soir, tous les autres soldats furent remis dans leur boîte, et les gens de la maison allèrent se coucher. Aussitôt les joujoux commencèrent à s’amuser tout seuls : d’abord ils jouèrent à colin-maillard, puis ils se firent la guerre, enfin ils donnèrent un bal. Les soldats de plomb s’agitaient dans leur boîte, car ils auraient bien voulu en être ; mais comment soulever le couvercle ? Le casse-noisette fit des culbutes, et le crayon traça mille folies sur son ardoise. Le bruit devint si fort que le serin se réveilla et se mit à chanter. Les seuls qui ne bougeassent pas étaient le soldat de plomb et la petite danseuse. Elle se tenait toujours sur la pointe du pied, les bras étendus ; lui intrépidement sur son unique jambe, et sans cesser de l’épier.

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Contes d’Andersen (version illustrée) publié chez Librairie Hachette et Cie, 1876 de Hans Christian Andersen (1805–1875)
Traduction par David Soldi (1819–1884) et Illustrations par Bertall(1820-1882)
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Hans Christian Andersen a écrit environ cent-cinquante contes de fées dont le style, la concision et l'inspiration originale lui ont valu une gloire immédiate dans de nombreux pays, sauf au Danemark, où l'on a tardé à reconnaître son talent.
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extrait
L’INTRÉPIDE SOLDAT DE PLOMB.
Il y avait une fois vingt-cinq soldats de plomb, tous frères, car ils étaient nés d’une vieille cuiller de plomb. L’arme au bras, l’œil fixe, l’uniforme rouge et bleu, quelle fière mine ils avaient tous ! La première chose qu’ils entendirent en ce monde, quand fut enlevé le couvercle de la boîte qui les renfermait, ce fut ce cri : “ Des soldats de plomb ! ” que poussait un petit garçon en battant des mains. On les lui avait donnés en cadeau pour sa fête, et il s’amusait à les ranger sur la table. Tous les soldats se ressemblaient parfaitement, à l’exception d’un seul, qui n’avait qu’une jambe : on l’avait jeté dans le moule le dernier, et il ne restait pas assez de plomb. Cependant il se tenait aussi ferme sur cette jambe que les autres sur deux, et c’est lui précisément qu’il nous importe de connaître.
Sur la table où étaient rangés nos soldats, il se trouvait beaucoup d’autres joujoux ; mais ce qu’il y avait de plus curieux, c’était un charmant château de papier. À travers les petites fenêtres, on pouvait voir jusque dans les salons. Au dehors se dressaient de petits arbres autour d’un petit miroir imitant un petit lac ; des cygnes en cire y nageaient et s’y réflétaient. Tout cela était bien gentil ; mais ce qu’il y avait de bien plus gentil encore, c’était une petite demoiselle debout à la porte ouverte du château. Elle aussi était de papier ; mais elle portait un jupon de linon transparent et très-léger, et au-dessus de l’épaule, en guise d’écharpe, un petit ruban bleu, étroit, au milieu duquel étincelait une paillette aussi grande que sa figure. La petite demoiselle tenait ses deux bras étendus, car c’était une danseuse, et elle levait une jambe si haut dans l’air, que le petit soldat de plomb ne put la découvrir, et s’imagina que la demoiselle n’avait comme lui qu’une jambe.
« Voilà une femme qui me conviendrait, pensa-t-il, mais elle est trop grande dame. Elle habite un château, moi une boîte, en compagnie de vingt-quatre camarades, et je n’y trouverais pas même une place pour elle. Cependant il faut que je fasse sa connaissance. »
Et, ce disant, il s’étendit derrière une tabatière. Là, il pouvait à son aise regarder l’élégante petite dame, qui toujours se tenait sur une jambe, sans perdre l’équilibre.
Le soir, tous les autres soldats furent remis dans leur boîte, et les gens de la maison allèrent se coucher. Aussitôt les joujoux commencèrent à s’amuser tout seuls : d’abord ils jouèrent à colin-maillard, puis ils se firent la guerre, enfin ils donnèrent un bal. Les soldats de plomb s’agitaient dans leur boîte, car ils auraient bien voulu en être ; mais comment soulever le couvercle ? Le casse-noisette fit des culbutes, et le crayon traça mille folies sur son ardoise. Le bruit devint si fort que le serin se réveilla et se mit à chanter. Les seuls qui ne bougeassent pas étaient le soldat de plomb et la petite danseuse. Elle se tenait toujours sur la pointe du pied, les bras étendus ; lui intrépidement sur son unique jambe, et sans cesser de l’épier.

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