Author: | Roger Bésus | ISBN: | 9782259261760 |
Publisher: | Plon (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1969 |
Imprint: | Plon (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Roger Bésus |
ISBN: | 9782259261760 |
Publisher: | Plon (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1969 |
Imprint: | Plon (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
Quelques heures d’une nuit à Paris ; quatre personnages : Sartier, le peintre ; Cathie, son modèle et sa femme ; Sylvie, jeune fille qui rêve de lui ; le Dr Esteville, qui l’aida et ne croyait plus pouvoir l’aider. Quatre personnages mais il faudrait dire cinq, et le cinquième n’est pas le moindre ; il est le premier : c’est l’Art. Rien des relations entre ces quatre êtres ne pourrait se comprendre, en effet, si l’on n’accordait pas à l’Art la primauté. C’est l’Art qui soumet Sartier, et soumet à Sartier Cathie et Sylvie ; si sa manière de régner sur Esteville est plus ambiguë, elle n’en est pas moins certaine, et malgré ses révoltes, le médecin fou de Cathie sert l’Art à son tour, docilement. Étrange et significatif moment, celui auquel Roger Bésus nous fait participer : dans l’atelier du peintre, où Sartier refait la vie ; dans la chambre de l’hôpital Cochin, où la mort défait Cathie. Entre ces deux lieux, symboles des deux versants d’un unique univers, s’établit le cheminement nocturne de Sylvie, affolée par son sentiment et rongée par sa sensibilité, et d’Esteville, en proie à sa disgrâce, sa solitude et sa lucidité. Ces deux errants traversent la nuit pour aller en vérité d’une lumière à une autre lumière : de Sartier, ébloui par la révélation soudaine de la grandeur et de la nécessité de son œuvre, à Cathie, bouleversée par la vision subite de sa justification de femme et de compagne. Et ç’aura été, ici et là. Esteville le catalyseur de ces prises de conscience, qui permettront au peintre de vivre et à son modèle de mourir. Mais encore fallait-il que chacun eût pu s’élever jusqu’à comprendre cet ordre nouveau — dominé par l’Art — ordre que beaucoup trouveraient inhumain, voire scandaleux : car le comprendre, c’était l’accepter. Eux l’ont compris. Hors d’eux, Sartier souvent s’interroge : qui comprendrait ? Mais là n’est pas sa tâche. Il reprend ses pinceaux, poursuit l’œuvre en cours. Comprenne qui pourra…
Quelques heures d’une nuit à Paris ; quatre personnages : Sartier, le peintre ; Cathie, son modèle et sa femme ; Sylvie, jeune fille qui rêve de lui ; le Dr Esteville, qui l’aida et ne croyait plus pouvoir l’aider. Quatre personnages mais il faudrait dire cinq, et le cinquième n’est pas le moindre ; il est le premier : c’est l’Art. Rien des relations entre ces quatre êtres ne pourrait se comprendre, en effet, si l’on n’accordait pas à l’Art la primauté. C’est l’Art qui soumet Sartier, et soumet à Sartier Cathie et Sylvie ; si sa manière de régner sur Esteville est plus ambiguë, elle n’en est pas moins certaine, et malgré ses révoltes, le médecin fou de Cathie sert l’Art à son tour, docilement. Étrange et significatif moment, celui auquel Roger Bésus nous fait participer : dans l’atelier du peintre, où Sartier refait la vie ; dans la chambre de l’hôpital Cochin, où la mort défait Cathie. Entre ces deux lieux, symboles des deux versants d’un unique univers, s’établit le cheminement nocturne de Sylvie, affolée par son sentiment et rongée par sa sensibilité, et d’Esteville, en proie à sa disgrâce, sa solitude et sa lucidité. Ces deux errants traversent la nuit pour aller en vérité d’une lumière à une autre lumière : de Sartier, ébloui par la révélation soudaine de la grandeur et de la nécessité de son œuvre, à Cathie, bouleversée par la vision subite de sa justification de femme et de compagne. Et ç’aura été, ici et là. Esteville le catalyseur de ces prises de conscience, qui permettront au peintre de vivre et à son modèle de mourir. Mais encore fallait-il que chacun eût pu s’élever jusqu’à comprendre cet ordre nouveau — dominé par l’Art — ordre que beaucoup trouveraient inhumain, voire scandaleux : car le comprendre, c’était l’accepter. Eux l’ont compris. Hors d’eux, Sartier souvent s’interroge : qui comprendrait ? Mais là n’est pas sa tâche. Il reprend ses pinceaux, poursuit l’œuvre en cours. Comprenne qui pourra…