Author: | Guy Deloeuvre | ISBN: | 1230002489988 |
Publisher: | Guy Deloeuvre | Publication: | August 20, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Guy Deloeuvre |
ISBN: | 1230002489988 |
Publisher: | Guy Deloeuvre |
Publication: | August 20, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Claude François, surnommé « Cloclo », né le 1er février 1939 à Ismaïlia en Égypte et mort accidentellement le 11 mars 1978 à l'âge de 39 ans à Paris, est un chanteur populaire et producteur français des années 1960 et 1970. Tout au long de ses seize années de carrière, il fut l'un des artistes français les plus appréciés du public. Son succès et sa popularité ne se sont pas démentis après sa disparition. Nombre de ses chansons sont restées dans les cœurs et les mémoires, comme Belles ! Belles ! Belles !, Cette année-là, Le Lundi au soleil, Le téléphone pleure, Magnolias for Ever, Alexandrie Alexandra ou encore Comme d'habitude (My Way en version anglaise). La famille paternelle de Claude François est lyonnaise. Ses arrière-grands-parents Nicolas Joseph François, né à Saint-Maurice-sur-Moselle (Vosges) en 1835, et Marie Anne Delphine Callon, née à Mars (Ardèche) en 1845, se sont mariés en 1872 à Port Saïd (Égypte), où Nicolas Joseph François était télégraphiste pour la Compagnie du canal de Suez. Leurs trois enfants, Gustave, Elisa et Adolphe voient ainsi le jour successivement à Port Saïd, Suez et Ismaïlia. Adolphe François, grand-père de Claude François, caporal-fourrier au 52e régiment d'infanterie, est tué à Tahure, dans la Marne, le 25 septembre 1915, lors de la Première Guerre mondiale, alors qu'il n'a que trente-cinq ans. Il laisse trois fils, dont Aimé François, lesquels travailleront comme chefs du trafic du canal de Suez. Aimé François épouse une Italienne, Lucia Mazzei, dite « Chouffa ». La famille de Lucia est originaire de Calabre, en Italie. Lucia s'occupe du foyer familial et a longtemps joué du piano. Ses deux frères, l'un violoniste, l'autre pianiste, accompagnaient les films muets, puis ont joué pour le Five o'clock tea de l'armée britannique qui occupait le canal de Suez. Le couple a deux enfants : - Marie-Josée François, dite « Josette », née en 1934, la fille aînée, qui écrira ses mémoires en 2008. - Claude Antoine Marie François, né le 1er février 1939 : il est de tradition chez les François d'appeler les garçons par un prénom commençant par un A, mais sa mère imposa le prénom de « Claude ». Antoine lui fut donc attribué en deuxième prénom et Marie, le prénom de la Vierge, en troisième pour protéger l'enfant. L'enfance de Claude se passe dans une des belles villas de la Compagnie du canal de Suez à Ismaïlia. Sa famille, qui a des domestiques, mène un train de vie très aisé. Cependant, durant la Seconde Guerre mondiale, Ismaïlia est bombardée par les Allemands et la villa de la famille François est détruite. Le jeune Claude et sa sœur sont alors recueillis par leur grand-mère paternelle qui habite une vieille maison proche des quartiers populaires : Claude s'y mêle aux jeunes enfants d'origines diverses (grecs, maltais, italiens, arabes), il y reste jusqu'à l'âge d'aller à l’école. Ses parents le placent en internat dans une école confessionnelle. Puis ils l'inscrivent au lycée français du Caire comme externe (1953-1954). La chambre qu'il loue est en face de Radio le Caire si bien qu'il y est toujours fourré, écoutant en avant-première les disques français ou américains. Il décroche la première partie du bac mais non la seconde. À cette époque, le jeune Claude assiste aux répétitions de ses oncles maternels et fait une première année de violon. En 1956, la famille François est expulsée d'Égypte (avec de nombreux Français et Britanniques) à la suite de la nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Nasser. Sur fond d'un déchaînement soudain d'hostilité envers les étrangers occidentaux, le départ d'Égypte s'effectue en catastrophe sous les coups, les crachats, les injures, les humiliations (la mise à nu lors du passage à la douane) et les jets de pierres. Le navire accoste au Havre, d'où ils gagnent Paris. Après un séjour dans une chambre d'hôtel, les François, fatigués de quémander quelques subsides auprès de la Compagnie du canal de Suez, partent en train pour Monte-Carlo où réside, depuis son mariage l'été précédent, leur fille Josette. Ruinée, la famille s'installe d'abord à Monaco dans un appartement acquis grâce à la prime de réinstallation donnée par la Compagnie du canal de Suez (Claude étudie au lycée Albert-Premier), puis à Nice. Ils vivent dans une certaine pauvreté : Claude dort par terre sur le sol de l'appartement, vole à l'étalage, se nourrit de pain trempé dans de la vinaigrette, ce qui lui cause un ulcère à l'estomac et l'exempte du service militaire. En 1958, Claude, à la recherche d'un travail, devient employé de banque. Il se délasse en jouant de la tumba dans un petit orchestre qu'il a formé avec quelques copains. Il finit par trouver un emploi dans le grand orchestre du Sporting Club de Monte Carlo, dirigé à l'époque par Louis Frosio : d'abord percussionniste, il en devient ensuite chanteur (il gagne 1 000 francs par soirée), avec à son répertoire Colette Deréal, Charles Aznavour, Mouloudji, Ray Charles. Il fait un tabac en interprétant en arabe la chanson de Bob Azzam, Mustapha. Parallèlement, il s'inscrit à l'Académie nationale de musique dans toutes les classes (clarinette, flûte, chant classique, timbales et percussions, harmonie) et prend des leçons particulières pour former sa voix. En 1959, il fait partie, en tant que chanteur, de l'orchestre de Marcel Blanchi à l'hôtel Provençal à Juan-les-Pins. Si sa rémunération lui permet enfin de vivre et de faire vivre sa famille, il est désapprouvé dans son choix par son père qui aurait voulu qu'il devienne comptable. Sa mère le soutient toutefois dans sa passion pour la musique. À l'été 1961, il monte à Paris sur les conseils de Brigitte Bardot et de Sacha Distel, rencontrés sur la Côte d'Azur (Claude a donné des cours de danse à Brigitte Bardot dans la boîte de nuit le Papagayo à Saint-Tropez) ; il est accompagné d'une jeune danseuse d'origine anglaise, Janet Woollacott, rencontrée en 1959 lors d'un spectacle et épousée le 5 novembre 1960 à Monaco. Son père, qui ne lui parlait plus depuis deux ans, était malgré tout venu au mariage, avant de mourir d'une maladie des poumons le 19 mars 1961. À l'époque, la variété française connaît un grand bouleversement avec les débuts de l'émission de radio Salut les copains, la vogue du rock 'n’roll puis du twist et l'avènement de ceux que l'on ne tardera pas à appeler les yéyés.
Claude François, surnommé « Cloclo », né le 1er février 1939 à Ismaïlia en Égypte et mort accidentellement le 11 mars 1978 à l'âge de 39 ans à Paris, est un chanteur populaire et producteur français des années 1960 et 1970. Tout au long de ses seize années de carrière, il fut l'un des artistes français les plus appréciés du public. Son succès et sa popularité ne se sont pas démentis après sa disparition. Nombre de ses chansons sont restées dans les cœurs et les mémoires, comme Belles ! Belles ! Belles !, Cette année-là, Le Lundi au soleil, Le téléphone pleure, Magnolias for Ever, Alexandrie Alexandra ou encore Comme d'habitude (My Way en version anglaise). La famille paternelle de Claude François est lyonnaise. Ses arrière-grands-parents Nicolas Joseph François, né à Saint-Maurice-sur-Moselle (Vosges) en 1835, et Marie Anne Delphine Callon, née à Mars (Ardèche) en 1845, se sont mariés en 1872 à Port Saïd (Égypte), où Nicolas Joseph François était télégraphiste pour la Compagnie du canal de Suez. Leurs trois enfants, Gustave, Elisa et Adolphe voient ainsi le jour successivement à Port Saïd, Suez et Ismaïlia. Adolphe François, grand-père de Claude François, caporal-fourrier au 52e régiment d'infanterie, est tué à Tahure, dans la Marne, le 25 septembre 1915, lors de la Première Guerre mondiale, alors qu'il n'a que trente-cinq ans. Il laisse trois fils, dont Aimé François, lesquels travailleront comme chefs du trafic du canal de Suez. Aimé François épouse une Italienne, Lucia Mazzei, dite « Chouffa ». La famille de Lucia est originaire de Calabre, en Italie. Lucia s'occupe du foyer familial et a longtemps joué du piano. Ses deux frères, l'un violoniste, l'autre pianiste, accompagnaient les films muets, puis ont joué pour le Five o'clock tea de l'armée britannique qui occupait le canal de Suez. Le couple a deux enfants : - Marie-Josée François, dite « Josette », née en 1934, la fille aînée, qui écrira ses mémoires en 2008. - Claude Antoine Marie François, né le 1er février 1939 : il est de tradition chez les François d'appeler les garçons par un prénom commençant par un A, mais sa mère imposa le prénom de « Claude ». Antoine lui fut donc attribué en deuxième prénom et Marie, le prénom de la Vierge, en troisième pour protéger l'enfant. L'enfance de Claude se passe dans une des belles villas de la Compagnie du canal de Suez à Ismaïlia. Sa famille, qui a des domestiques, mène un train de vie très aisé. Cependant, durant la Seconde Guerre mondiale, Ismaïlia est bombardée par les Allemands et la villa de la famille François est détruite. Le jeune Claude et sa sœur sont alors recueillis par leur grand-mère paternelle qui habite une vieille maison proche des quartiers populaires : Claude s'y mêle aux jeunes enfants d'origines diverses (grecs, maltais, italiens, arabes), il y reste jusqu'à l'âge d'aller à l’école. Ses parents le placent en internat dans une école confessionnelle. Puis ils l'inscrivent au lycée français du Caire comme externe (1953-1954). La chambre qu'il loue est en face de Radio le Caire si bien qu'il y est toujours fourré, écoutant en avant-première les disques français ou américains. Il décroche la première partie du bac mais non la seconde. À cette époque, le jeune Claude assiste aux répétitions de ses oncles maternels et fait une première année de violon. En 1956, la famille François est expulsée d'Égypte (avec de nombreux Français et Britanniques) à la suite de la nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Nasser. Sur fond d'un déchaînement soudain d'hostilité envers les étrangers occidentaux, le départ d'Égypte s'effectue en catastrophe sous les coups, les crachats, les injures, les humiliations (la mise à nu lors du passage à la douane) et les jets de pierres. Le navire accoste au Havre, d'où ils gagnent Paris. Après un séjour dans une chambre d'hôtel, les François, fatigués de quémander quelques subsides auprès de la Compagnie du canal de Suez, partent en train pour Monte-Carlo où réside, depuis son mariage l'été précédent, leur fille Josette. Ruinée, la famille s'installe d'abord à Monaco dans un appartement acquis grâce à la prime de réinstallation donnée par la Compagnie du canal de Suez (Claude étudie au lycée Albert-Premier), puis à Nice. Ils vivent dans une certaine pauvreté : Claude dort par terre sur le sol de l'appartement, vole à l'étalage, se nourrit de pain trempé dans de la vinaigrette, ce qui lui cause un ulcère à l'estomac et l'exempte du service militaire. En 1958, Claude, à la recherche d'un travail, devient employé de banque. Il se délasse en jouant de la tumba dans un petit orchestre qu'il a formé avec quelques copains. Il finit par trouver un emploi dans le grand orchestre du Sporting Club de Monte Carlo, dirigé à l'époque par Louis Frosio : d'abord percussionniste, il en devient ensuite chanteur (il gagne 1 000 francs par soirée), avec à son répertoire Colette Deréal, Charles Aznavour, Mouloudji, Ray Charles. Il fait un tabac en interprétant en arabe la chanson de Bob Azzam, Mustapha. Parallèlement, il s'inscrit à l'Académie nationale de musique dans toutes les classes (clarinette, flûte, chant classique, timbales et percussions, harmonie) et prend des leçons particulières pour former sa voix. En 1959, il fait partie, en tant que chanteur, de l'orchestre de Marcel Blanchi à l'hôtel Provençal à Juan-les-Pins. Si sa rémunération lui permet enfin de vivre et de faire vivre sa famille, il est désapprouvé dans son choix par son père qui aurait voulu qu'il devienne comptable. Sa mère le soutient toutefois dans sa passion pour la musique. À l'été 1961, il monte à Paris sur les conseils de Brigitte Bardot et de Sacha Distel, rencontrés sur la Côte d'Azur (Claude a donné des cours de danse à Brigitte Bardot dans la boîte de nuit le Papagayo à Saint-Tropez) ; il est accompagné d'une jeune danseuse d'origine anglaise, Janet Woollacott, rencontrée en 1959 lors d'un spectacle et épousée le 5 novembre 1960 à Monaco. Son père, qui ne lui parlait plus depuis deux ans, était malgré tout venu au mariage, avant de mourir d'une maladie des poumons le 19 mars 1961. À l'époque, la variété française connaît un grand bouleversement avec les débuts de l'émission de radio Salut les copains, la vogue du rock 'n’roll puis du twist et l'avènement de ceux que l'on ne tardera pas à appeler les yéyés.