Author: | Howard Phillips LOVERCRAFT | ISBN: | 1230000218674 |
Publisher: | Howard Phillips LOVERCRAFT | Publication: | February 14, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Howard Phillips LOVERCRAFT |
ISBN: | 1230000218674 |
Publisher: | Howard Phillips LOVERCRAFT |
Publication: | February 14, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Les enquêteurs circonspects hésiteront à contester l’opinion courante qui veut que Robert Blake ait été tué par la foudre ou par un choc nerveux dû à une décharge électrique. En vérité, la fenêtre devant laquelle il se trouvait était intacte, mais la nature est coutumière de ces caprices. L’expression de son visage a pu être causée par des contractions musculaires sans aucun rapport avec ce qu’il a vu. Les notes de son journal sont nettement le fruit d’une imagination débridée mise en branle par des superstitions locales et certaines découvertes faites par le défunt. Quant à l’état bizarre de l’église abandonnée de Federal Hill, il est aisé de l’attribuer à une certaine charlatanerie de Blake, consciente ou inconsciente.
Car, après tout, c’était un écrivain et un peintre qui se consacrait au domaine du mythe, du rêve, de la terreur, toujours en quête d’effets étranges ou fantomatiques. Son premier séjour à Providence, au cours duquel il avait rendu visite à un vieillard aussi féru d’occultisme que lui-même, avait pris fin dans l’incendie et la mort; d’autre part, c’est sans doute sous l’effet d’une impulsion morbide qu’il abandonna sa maison du Milwaukee pour revenir dans notre ville. Il avait dû entendre parler des vieilles légendes (contrairement à ce qu’il rapporte dans son journal), et sa mort a peut-être détruit dans sa fleur une formidable mystification, prélude à un grand succès littéraire.
Néanmoins, plusieurs de ceux qui ont étudié cette affaire avec attention s’attachent à une théorie moins banale et moins rationnelle. Ils se montrent enclins à ajouter foi au journal de Blake, et soulignent l’importance significative des faits suivants: l’authenticité indiscutable du registre trouvé dans la vieille église; l’existence prouvée de la secte impie appelée Sagesse des Étoiles, avant l’année 1930; la disparition d’un journaliste trop curieux, Edwin M.Lillibridge, en 1893; et, par-dessus tout, l’expression de terreur monstrueuse sur le visage du jeune écrivain mort. L’un des tenants de cette seconde théorie a jeté dans la baie la pierre aux angles bizarres contenue dans une boîte en métal ciselé trouvée dans le vieux clocher sans fenêtre (et non dans la tour où Blake déclare l’avoir découverte). Malgré les blâmes dont il fut l’objet, cet homme, médecin réputé, grand amateur de vieux folklore, affirme avoir débarrassé le globe terrestre d’un objet trop dangereux pour qu’on l’y laissât subsister.
EXTRAIT:
Les enquêteurs circonspects hésiteront à contester l’opinion courante qui veut que Robert Blake ait été tué par la foudre ou par un choc nerveux dû à une décharge électrique. En vérité, la fenêtre devant laquelle il se trouvait était intacte, mais la nature est coutumière de ces caprices. L’expression de son visage a pu être causée par des contractions musculaires sans aucun rapport avec ce qu’il a vu. Les notes de son journal sont nettement le fruit d’une imagination débridée mise en branle par des superstitions locales et certaines découvertes faites par le défunt. Quant à l’état bizarre de l’église abandonnée de Federal Hill, il est aisé de l’attribuer à une certaine charlatanerie de Blake, consciente ou inconsciente.
Car, après tout, c’était un écrivain et un peintre qui se consacrait au domaine du mythe, du rêve, de la terreur, toujours en quête d’effets étranges ou fantomatiques. Son premier séjour à Providence, au cours duquel il avait rendu visite à un vieillard aussi féru d’occultisme que lui-même, avait pris fin dans l’incendie et la mort; d’autre part, c’est sans doute sous l’effet d’une impulsion morbide qu’il abandonna sa maison du Milwaukee pour revenir dans notre ville. Il avait dû entendre parler des vieilles légendes (contrairement à ce qu’il rapporte dans son journal), et sa mort a peut-être détruit dans sa fleur une formidable mystification, prélude à un grand succès littéraire.
Néanmoins, plusieurs de ceux qui ont étudié cette affaire avec attention s’attachent à une théorie moins banale et moins rationnelle. Ils se montrent enclins à ajouter foi au journal de Blake, et soulignent l’importance significative des faits suivants: l’authenticité indiscutable du registre trouvé dans la vieille église; l’existence prouvée de la secte impie appelée Sagesse des Étoiles, avant l’année 1930; la disparition d’un journaliste trop curieux, Edwin M.Lillibridge, en 1893; et, par-dessus tout, l’expression de terreur monstrueuse sur le visage du jeune écrivain mort. L’un des tenants de cette seconde théorie a jeté dans la baie la pierre aux angles bizarres contenue dans une boîte en métal ciselé trouvée dans le vieux clocher sans fenêtre (et non dans la tour où Blake déclare l’avoir découverte). Malgré les blâmes dont il fut l’objet, cet homme, médecin réputé, grand amateur de vieux folklore, affirme avoir débarrassé le globe terrestre d’un objet trop dangereux pour qu’on l’y laissât subsister.