Author: | Tamara Kondratieva | ISBN: | 9782251906003 |
Publisher: | Les Belles Lettres | Publication: | October 24, 2017 |
Imprint: | Les Belles Lettres | Language: | French |
Author: | Tamara Kondratieva |
ISBN: | 9782251906003 |
Publisher: | Les Belles Lettres |
Publication: | October 24, 2017 |
Imprint: | Les Belles Lettres |
Language: | French |
Il y a trente ans, l’analogie avec la Révolution française fut à l’origine d’une philosophie soviétique de l’Histoire qui rejeta 1789 au nom de 1917 : posée en année zéro, la révolution d’Octobre ouvrit la voie au communisme en surpassant ainsi toutes les révolutions précédentes. À l’heure du centenaire de la révolution de 1917, on reconnaît toujours officiellement en Russie que cette dernière « fut un des grands événements du XXe siècle », mais avec la renaissance des conservatismes et des nationalismes, sa grandeur est réinterprétée : « La transformation révolutionnaire aurait initié un projet global de civilisations. » Sans céder la première place à l’universalisme de la Révolution française, la primauté de la révolution russe est réaffirmée comme projet concurrentiel pour le devenir du monde. Ce livre se propose de montrer comment la Révolution française, en tant que référence majeure des révolutionnaires russes tout au long du XIXe siècle, a pesé sur les consciences et l’action historique ; comment une prolifération d’analogies s’est emparée, après 1917, de l’imaginaire social autour de questions brûlantes : Lénine est-il un nouveau Robespierre ? Faut-il trouver en Bonaparte un modèle pour Staline ? Un Thermidor soviétique a-t-il déjà eu lieu ? Le travail mené ici rend ainsi compte des répercussions qu’a eues l’imaginaire dans la prise de deux décisions clés de l’histoire soviétique – l’instauration de la nouvelle politique économique en 1921 pensée comme une « autothermidorisation » par Lénine et son abandon en 1928 pensé par Staline comme une mesure préventive contre Thermidor. Les pièces du dossier russe et soviétique réunies dans ce livre peuvent donc se lire aujourd’hui comme un ensemble matriciel pour des passions et débats qui rebondissent après 1991 et la chute de l’URSS. Tamara Kondratieva est professeur émérite des Universités et membre associé du Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (cercec/ehess/cnrs). Elle est auteur de La Russie ancienne (1995), Gouverner et nourrir. Du pouvoir en Russie (XVIe-XXe siècles) (2002), et a dirigé Les Soviétiques, un pouvoir, des régimes (2011).
Il y a trente ans, l’analogie avec la Révolution française fut à l’origine d’une philosophie soviétique de l’Histoire qui rejeta 1789 au nom de 1917 : posée en année zéro, la révolution d’Octobre ouvrit la voie au communisme en surpassant ainsi toutes les révolutions précédentes. À l’heure du centenaire de la révolution de 1917, on reconnaît toujours officiellement en Russie que cette dernière « fut un des grands événements du XXe siècle », mais avec la renaissance des conservatismes et des nationalismes, sa grandeur est réinterprétée : « La transformation révolutionnaire aurait initié un projet global de civilisations. » Sans céder la première place à l’universalisme de la Révolution française, la primauté de la révolution russe est réaffirmée comme projet concurrentiel pour le devenir du monde. Ce livre se propose de montrer comment la Révolution française, en tant que référence majeure des révolutionnaires russes tout au long du XIXe siècle, a pesé sur les consciences et l’action historique ; comment une prolifération d’analogies s’est emparée, après 1917, de l’imaginaire social autour de questions brûlantes : Lénine est-il un nouveau Robespierre ? Faut-il trouver en Bonaparte un modèle pour Staline ? Un Thermidor soviétique a-t-il déjà eu lieu ? Le travail mené ici rend ainsi compte des répercussions qu’a eues l’imaginaire dans la prise de deux décisions clés de l’histoire soviétique – l’instauration de la nouvelle politique économique en 1921 pensée comme une « autothermidorisation » par Lénine et son abandon en 1928 pensé par Staline comme une mesure préventive contre Thermidor. Les pièces du dossier russe et soviétique réunies dans ce livre peuvent donc se lire aujourd’hui comme un ensemble matriciel pour des passions et débats qui rebondissent après 1991 et la chute de l’URSS. Tamara Kondratieva est professeur émérite des Universités et membre associé du Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (cercec/ehess/cnrs). Elle est auteur de La Russie ancienne (1995), Gouverner et nourrir. Du pouvoir en Russie (XVIe-XXe siècles) (2002), et a dirigé Les Soviétiques, un pouvoir, des régimes (2011).