Belle-Plante et Cornélius

Fiction & Literature, Classics, Literary
Cover of the book Belle-Plante et Cornélius by Claude Tillier, Éditions PJR2
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Claude Tillier ISBN: 1230000398176
Publisher: Éditions PJR2 Publication: April 30, 2015
Imprint: Language: French
Author: Claude Tillier
ISBN: 1230000398176
Publisher: Éditions PJR2
Publication: April 30, 2015
Imprint:
Language: French

Présentation de l'éditeur

Le premier ouvrage de Claude Tillier (1801-1844), instituteur, journaliste et pamphlétaire,  paru en 1841.
Un roman en forme de conte philosophique  relatant les parcours de deux frères que tout oppose. L'aîné, Belle-Plante, est avare, ignorant, égoïste alors que  Cornélius est généreux, instruit, altruiste.
On voit apparaître à la fin du livre le personnage de l'oncle de Claude Tillier, héros de Mon oncle Benjamin, son roman le plus connu, publié en 1843.

Extrait

— L’impôt bien réparti ! Je te vois venir, savant. Tu voudrais que nous autres propriétaires nous payassions tout, et le pauvre rien. Et pourquoi le riche paierait-il pour le pauvre ? qu’on me le dise. Selon ton système, il faudrait que le gouvernement vendît son sel, sa poudre à tirer, son tabac, cent écus la livre au millionnaire et deux liards au manœuvre. Je te soutiens, moi, que dans une société bien organisée l’impôt doit se payer par tête, comme on paie à l’auberge chacun son écot, comme on paie au théâtre chacun sa place.

— Cela serait souverainement injuste, Belle-Plante ; car c’est au profit du riche que se font presque toutes les dépenses sociales. Le pauvre, lui, n’a pas besoin de gardes champêtres : il n’a point de propriétés à garder ; pas besoin de gendarmes : le dénuement de sa chaumière est une excellente serrure que les voleurs ne s’aviseront jamais de crocheter ; pas besoin de tribunaux : qui n’a rien n’a pas de procès ; pas besoin de prisons, car c’est pour lui qu’elles sont faites ; pas besoin d’armée : en temps de guerre l’armée lui prend ses enfants, et en temps de paix elle l’empêche d’être le plus fort ; pas besoin d’une royauté si resplendissante : le roi ne l’invite pas à ses fêtes, et ce n’est pas à lui qu’il fait des pensions sur sa cassette ; pas besoin des quatre facultés de l’université : il ne fait pas apprendre le latin à ses enfants ; pas besoin de bibliothèques : il ne sait pas lire ; pas besoin de canaux et de grandes routes : il n’a jamais qu’une besace à transporter ; pas…

— Et cætera ! fit insolemment Belle-Plante ; pour moi, je m’occupe de choses plus sérieuses : je calcule combien nous pourrions vendre ce lièvre à la foire.

— Mais ce lièvre ne nous appartient pas, repartit vivement Cornélius ; tu sais bien que mon père en fait cadeau à M. Guillerand.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Présentation de l'éditeur

Le premier ouvrage de Claude Tillier (1801-1844), instituteur, journaliste et pamphlétaire,  paru en 1841.
Un roman en forme de conte philosophique  relatant les parcours de deux frères que tout oppose. L'aîné, Belle-Plante, est avare, ignorant, égoïste alors que  Cornélius est généreux, instruit, altruiste.
On voit apparaître à la fin du livre le personnage de l'oncle de Claude Tillier, héros de Mon oncle Benjamin, son roman le plus connu, publié en 1843.

Extrait

— L’impôt bien réparti ! Je te vois venir, savant. Tu voudrais que nous autres propriétaires nous payassions tout, et le pauvre rien. Et pourquoi le riche paierait-il pour le pauvre ? qu’on me le dise. Selon ton système, il faudrait que le gouvernement vendît son sel, sa poudre à tirer, son tabac, cent écus la livre au millionnaire et deux liards au manœuvre. Je te soutiens, moi, que dans une société bien organisée l’impôt doit se payer par tête, comme on paie à l’auberge chacun son écot, comme on paie au théâtre chacun sa place.

— Cela serait souverainement injuste, Belle-Plante ; car c’est au profit du riche que se font presque toutes les dépenses sociales. Le pauvre, lui, n’a pas besoin de gardes champêtres : il n’a point de propriétés à garder ; pas besoin de gendarmes : le dénuement de sa chaumière est une excellente serrure que les voleurs ne s’aviseront jamais de crocheter ; pas besoin de tribunaux : qui n’a rien n’a pas de procès ; pas besoin de prisons, car c’est pour lui qu’elles sont faites ; pas besoin d’armée : en temps de guerre l’armée lui prend ses enfants, et en temps de paix elle l’empêche d’être le plus fort ; pas besoin d’une royauté si resplendissante : le roi ne l’invite pas à ses fêtes, et ce n’est pas à lui qu’il fait des pensions sur sa cassette ; pas besoin des quatre facultés de l’université : il ne fait pas apprendre le latin à ses enfants ; pas besoin de bibliothèques : il ne sait pas lire ; pas besoin de canaux et de grandes routes : il n’a jamais qu’une besace à transporter ; pas…

— Et cætera ! fit insolemment Belle-Plante ; pour moi, je m’occupe de choses plus sérieuses : je calcule combien nous pourrions vendre ce lièvre à la foire.

— Mais ce lièvre ne nous appartient pas, repartit vivement Cornélius ; tu sais bien que mon père en fait cadeau à M. Guillerand.

More books from Literary

Cover of the book Shifting Sands by Claude Tillier
Cover of the book Sacred Sites: Peru by Claude Tillier
Cover of the book Cherokee by Claude Tillier
Cover of the book Chateau And Country Life In France by Claude Tillier
Cover of the book La mujer que dijo basta by Claude Tillier
Cover of the book Other Roots, The by Claude Tillier
Cover of the book Selected Poems by Claude Tillier
Cover of the book The Committee on Town Happiness by Claude Tillier
Cover of the book The Grapes of Wrath by Claude Tillier
Cover of the book Originality, Imitation, and Plagiarism by Claude Tillier
Cover of the book Les Derniers Jours d'Emmanuel Kant by Claude Tillier
Cover of the book A Monsoon Feast: Short stories to celebrate the cultures of Kerala and Singapore by Claude Tillier
Cover of the book Wittgenstein's Novels by Claude Tillier
Cover of the book Don't Send Flowers by Claude Tillier
Cover of the book La cena by Claude Tillier
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy