Author: | Tacite, Jean-Louis Burnouf | ISBN: | 1230000322324 |
Publisher: | HG | Publication: | March 25, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Tacite, Jean-Louis Burnouf |
ISBN: | 1230000322324 |
Publisher: | HG |
Publication: | March 25, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Description :
Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait :
Puis toutes les prières s’adressent à Tibère. Celui-ci répond par des discours
vagues sur la grandeur de l’empire et sa propre insuffisance. Selon lui, « le
génie d’Auguste pouvait seul embrasser toutes les parties d’un aussi vaste
corps ; appelé par ce prince à partager le fardeau des affaires, lui-même avait
appris par expérience combien il est difficile et hasardeux de le porter tout
entier ; dans un empire qui comptait tant d’illustres appuis, il ne fallait
pas que tout reposât sur une seule tête. La tâche de gouverner l’État serait
plus facile, si plusieurs y travaillaient de concert. » Il y avait dans ce
langage plus de dignité que de franchise. Tibère, lors même qu’il ne dissimulait
pas, s’exprimait toujours, soit par caractère soit par habitude, en termes obscurs
et ambigus. Mais il cherchait ici à se rendre impénétrable, et des ténèbres plus
épaisses que jamais enveloppaient sa pensée. Les sénateurs, qui n’avaient qu’une
crainte, celle de paraître le deviner, se répandent en plaintes, en larmes, en vœux.
Ils lèvent les mains vers les statues des dieux, vers l’image d’Auguste ; ils embrassent
les genoux de Tibère. Alors il fait apporter un registre dont il ordonne la
lecture ; c’était le tableau de la puissance publique : on y voyait combien de
citoyens et d’alliés étaient en armes, le nombre des flottes, des royaumes, des provinces,
l’état des tributs et des péages, l’aperçu des dépenses nécessaires et des gratifications.
Auguste avait tout écrit de sa main, et il ajoutait le conseil de ne plus reculer les bornes
de l’empire : on ignore si c’était prudence ou jalousie. Le sénat s’abaissant alors aux plus
humiliantes supplications, il échappa à Tibère de dire que, s’il ne peut supporter tout entier
le poids du gouvernement, il se chargera cependant de la partie qu’on voudra lui confier.
« Apprends-nous donc, César, fit alors Asinius Gallus, quelle partie de la chose publique tu
veux qu’on te confie. » Déconcerté par cette question inattendue, Tibère garde un instant le silence.
Puis, remis de son trouble, il répond « que sa délicatesse ne lui permet ni choix ni exclusion parmi
les devoirs dont il désirerait être tout à fait dispensé. »
Description :
Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait :
Puis toutes les prières s’adressent à Tibère. Celui-ci répond par des discours
vagues sur la grandeur de l’empire et sa propre insuffisance. Selon lui, « le
génie d’Auguste pouvait seul embrasser toutes les parties d’un aussi vaste
corps ; appelé par ce prince à partager le fardeau des affaires, lui-même avait
appris par expérience combien il est difficile et hasardeux de le porter tout
entier ; dans un empire qui comptait tant d’illustres appuis, il ne fallait
pas que tout reposât sur une seule tête. La tâche de gouverner l’État serait
plus facile, si plusieurs y travaillaient de concert. » Il y avait dans ce
langage plus de dignité que de franchise. Tibère, lors même qu’il ne dissimulait
pas, s’exprimait toujours, soit par caractère soit par habitude, en termes obscurs
et ambigus. Mais il cherchait ici à se rendre impénétrable, et des ténèbres plus
épaisses que jamais enveloppaient sa pensée. Les sénateurs, qui n’avaient qu’une
crainte, celle de paraître le deviner, se répandent en plaintes, en larmes, en vœux.
Ils lèvent les mains vers les statues des dieux, vers l’image d’Auguste ; ils embrassent
les genoux de Tibère. Alors il fait apporter un registre dont il ordonne la
lecture ; c’était le tableau de la puissance publique : on y voyait combien de
citoyens et d’alliés étaient en armes, le nombre des flottes, des royaumes, des provinces,
l’état des tributs et des péages, l’aperçu des dépenses nécessaires et des gratifications.
Auguste avait tout écrit de sa main, et il ajoutait le conseil de ne plus reculer les bornes
de l’empire : on ignore si c’était prudence ou jalousie. Le sénat s’abaissant alors aux plus
humiliantes supplications, il échappa à Tibère de dire que, s’il ne peut supporter tout entier
le poids du gouvernement, il se chargera cependant de la partie qu’on voudra lui confier.
« Apprends-nous donc, César, fit alors Asinius Gallus, quelle partie de la chose publique tu
veux qu’on te confie. » Déconcerté par cette question inattendue, Tibère garde un instant le silence.
Puis, remis de son trouble, il répond « que sa délicatesse ne lui permet ni choix ni exclusion parmi
les devoirs dont il désirerait être tout à fait dispensé. »