Author: | aimard gustave | ISBN: | 1230002162669 |
Publisher: | bp | Publication: | February 16, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | aimard gustave |
ISBN: | 1230002162669 |
Publisher: | bp |
Publication: | February 16, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
En apercevant ces sinistres fantômes, aux allures étranges, le pauvre diable de veilleur fut saisi de crainte ; il laissa choir sa lanterne qui, heureusement ou malheureusement, ne s’éteignit point, et se mit à trembler de tous ses membres en jetant autour de lui des regards effarés, comme pour demander un secours sur lequel cependant il n’était guère en droit de compter ; seul, de toute la population, il était éveillé à cette heure avancée de la nuit. Mais sans lui laisser le temps de faire un geste ou de pousser un cri, les inconnus s’emparèrent de lui, le roulèrent dans un manteau, et, après l’avoir solidement ficelé, ils le jetèrent, sans plus de cérémonie, dans l’allée d’une maison, dont la porte était ouverte par hasard ; puis, après avoir relevé la lanterne, ils continuèrent à se diriger vers la plage. L’enlèvement du veilleur de nuit avait été exécuté avec une adresse et une rapidité réellement prodigieuses, sans qu’un mot fût prononcé. À la même heure, presque à la même minute où ceci se passait à l’entrée de la ville, une embarcation de vingt-cinq à trente tonneaux, pontée et gréée en lougre, sans tenir compte de l’état de la mer, de l’obscurité et de la force du vent qui la faisait se balancer comme une plume au sommet de vagues monstrueuses, doublait résolument la pointe de la petite baie au fond de laquelle la ville s’abrite, et mettait le cap sur la plage, au risque de se briser contre les rochers, que la mer balayait sans cesse avec furie. Cette barque portait un fanal allumé à son avant ; rougeâtre étoile qui s’élevait et s’abaissait à chaque seconde, pour échanger des signaux mystérieux avec une maison isolée, derrière les fenêtres de laquelle brillaient et s’éteignaient tour à tour, des lumières de différentes couleurs.
En apercevant ces sinistres fantômes, aux allures étranges, le pauvre diable de veilleur fut saisi de crainte ; il laissa choir sa lanterne qui, heureusement ou malheureusement, ne s’éteignit point, et se mit à trembler de tous ses membres en jetant autour de lui des regards effarés, comme pour demander un secours sur lequel cependant il n’était guère en droit de compter ; seul, de toute la population, il était éveillé à cette heure avancée de la nuit. Mais sans lui laisser le temps de faire un geste ou de pousser un cri, les inconnus s’emparèrent de lui, le roulèrent dans un manteau, et, après l’avoir solidement ficelé, ils le jetèrent, sans plus de cérémonie, dans l’allée d’une maison, dont la porte était ouverte par hasard ; puis, après avoir relevé la lanterne, ils continuèrent à se diriger vers la plage. L’enlèvement du veilleur de nuit avait été exécuté avec une adresse et une rapidité réellement prodigieuses, sans qu’un mot fût prononcé. À la même heure, presque à la même minute où ceci se passait à l’entrée de la ville, une embarcation de vingt-cinq à trente tonneaux, pontée et gréée en lougre, sans tenir compte de l’état de la mer, de l’obscurité et de la force du vent qui la faisait se balancer comme une plume au sommet de vagues monstrueuses, doublait résolument la pointe de la petite baie au fond de laquelle la ville s’abrite, et mettait le cap sur la plage, au risque de se briser contre les rochers, que la mer balayait sans cesse avec furie. Cette barque portait un fanal allumé à son avant ; rougeâtre étoile qui s’élevait et s’abaissait à chaque seconde, pour échanger des signaux mystérieux avec une maison isolée, derrière les fenêtres de laquelle brillaient et s’éteignaient tour à tour, des lumières de différentes couleurs.